Le début de la crise n'a pas beaucoup endommagé le secteur du bâtiment, qui a continué de croître en 2008 grâce à des carnets de commandes bien garnis, selon une étude menée par le cabinet KPMG. Mais les premiers signes de la récession sont apparus au dernier trimestre, et la rentabilité des entreprises s'est dégradée. Détails.

Dans un contexte de début de crise, mais où les carnets de commandes étaient bien remplis et la météo favorable, les entreprises du bâtiment ont réalisé une bonne année 2008, d'après une étude du cabinet d'audit KPMG. Mais si le chiffre d'affaires moyen a augmenté de 5% l'an dernier, et cela malgré la baisse constatée des mises en chantier, «certains ratios laissent entrevoir une érosion de la rentabilité, première manifestation de la récession», analyse l'étude.

 

Si les premiers effets de la crise n'ont commencé à se manifester qu'au dernier trimestre, via notamment des carnets de commande moins volumineux, les entreprises ont observé en 2008 une baisse de la rentabilité, due à la combinaison de plusieurs phénomènes : la hausse du prix des matières premières d'une part, encouragée par le pic du baril de pétrole à l'été 2008 et qui a replongé le taux de marges à son plus bas depuis 2004 ; d'autre part, la baisse des tarifs appliquée par les entreprises à partir du quatrième trimestre afin d'attirer de nouveaux marchés, et qui n'a donc pas permis de répercuter la hausse des matières premières à leurs clients. Si bien que malgré cinq années de progression de l'activité, la rentabilité des entreprises a peu augmenté : «Ce paradoxe s'explique notamment par la forte croissance des effectifs et des salaires au cours de cette période», indique KPMG.

 

Les emplois intérimaires, premiers touchés
Quelque 20.000 emplois permanents ont été créés au cours de l'année dernière, alors que 6.500 emplois intérimaires ont été supprimés, ce qui «constitue le signe d'un premier ajustement face à la crise naissante», estime l'étude. A cela s'ajoute la faible hausse des salaires, qui a été limitée à 3,3%.
La santé financière des entreprises a su néanmoins rester solide. Les fonds propres de celles soumises à l'impôt sur les sociétés représentent entre 86% et 89% des capitaux permanents, alors que ceux des sociétés soumises à l'impôt sur le revenu est un peu plus contrastée.

 

Dans ce contexte, «la santé financière reste relativement confortable fin 2008», selon l'étude, même si le secteur a enregistré une hausse de 19,4%, touchant principalement les entreprises les plus fragiles. Pour les années à venir, le Grenelle de l'environnement devrait apporter «un volume de croissance durable jusqu'en 2020» pour les entreprises qui choisiront de miser sur le marché des économies d'énergie. Les mises en chantier, de leur côté, ne devraient être impactées par le relancement des programmes de logements neufs incités par la loi Scellier qu'à partir de la fin de l'année 2009, voire début 2010.

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