La Commission européenne a infligé une amende de près de 86 M€ à neuf producteurs de quincaillerie de fenêtres pour leur entente sur les prix pendant plusieurs années.
Neuf producteurs européens de quincaillerie de fenêtres ont été condamnés pour s'être entendus sur les prix. Après enquête, la Commission européenne a conclu que les groupes concernés (les Allemands Roto, Gretsch-Unitas, Siegenia, Winkhaus, Hautau, Fuhr et Strenger, l'Autrichien Maco et l'Italien AGB) se seraient accordés, entre novembre 1999 et juillet 2007, pour augmenter les prix des mécanismes métalliques d'ouverture-fermeture des fenêtres. Il s'agit là d'un cas d'abus de position dominante allant à l'encontre de toutes les règles de la concurrence.
Aussi, l'amende a-t-elle été particulièrement élevée : 85,876 millions d'euros à répartir entre les huit sociétés condamnées. Roto a, elle, bénéficié d'une immunité totale d'amende car elle a été la première entreprise à fournir des informations sur cette entente qui se réunissait une fois par an, au mois de novembre. Pour avoir coopéré avec les enquêteurs, Gretsch-Unitas et Maco ont vu leurs amendes réduites de 45 % et 25 % respectivement. Mais les montants restent particulièrement élevés comparés au chiffre d'affaires des sociétés concernées, ceci afin de «les faire réfléchir à deux fois si elles songeaient à nouveau à s'entendre sur les prix», affirme Joaquin Almunia, commissaire européen en charge de la Concurrence. Gretsch devra en effet verser 20,55 M€, Maco 18,5 M€, Siegenia 19 M€, Winkhaus 19,5 M€, Hautau 3,2 M€, AGB 2,8 M€, Fuhr 2,2 M€ et Stenger 104.000 €.
L'entente aurait eu un impact sur les consommateurs européens, les pièces de quincaillerie étant un élément important des fenêtres et portes fenêtres commercialisées sur le continent. Le marché y est estimé à 1 milliard d'euros. Le mécanisme le plus couramment rencontré est l'oscillo-battant, qui permet une ouverture complète ou l'inclinaison vers l'intérieur de la fenêtre à l'aide d'une poignée unique. Les sociétés condamnées occuperaient environ 80 % de ce marché lucratif.