Après un an et demi de négociations, les producteurs d'électricité sont parvenus à un accord avec certaines associations écologistes sur le développement des barrages hydroélectriques et la préservation des espèces.
Les producteurs d'électricité et plusieurs associations de défense de l'environnement ont signé mercredi une «convention d'engagements pour le développement d'une hydroélectricité durable». Cet accord, signé après 18 mois de négociations, prévoit notamment une révision à la baisse de l'objectif de développement de cette énergie renouvelable : + 3 TWh (terawattheure) à l'horizon 2020 contre 7 TWh initialement envisagés à l'issue du Grenelle.
La convention prévoit aussi un effort de recherche sur l'impact des barrages sur les espèces. Un programme spécifique de 4 millions d'euros sur l'anguille est déjà en cours ; selon les estimations citées par le ministère de l'Ecologie, les barrages seraient responsables de la diminution de 44% de la densité d'anguilles depuis 1983. Serge Orru, directeur général de WWF-France, estime que cet accord est un «pas de plus en faveur d'un partage plus responsable des usages. Nous ne sommes pas contre l'hydroélectricité mais nous voulons contribuer à une nouvelle culture des rivières, des poissons migrateurs», a-t-il indiqué, se félicitant que «l'idée que notre pays puisse supprimer certains barrages» ne soit désormais plus «taboue».
A noter que la fédération France Nature Environnement, partenaire central du Grenelle de l'environnement qui regroupe 3.000 associations, a refusé de signer cette convention. Elle juge en effet que la France, «pays déjà fortement équipé en grands barrages hydroélectriques» a «atteint la limite», et a mis en garde contre «la destruction des derniers tronçons de rivières vivantes du pays».
Avec une capacité de production de 67 TWh en année moyenne, les barrages répartis à travers l'Hexagone génèrent environ 12% de la production d'électricité.