Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) se réjouit de l'adoption de la loi de transition énergétique qui fixe une feuille de route jusqu'en 2030. Jean-Louis Bal, son président, énumère les dispositions au plus fort enjeu dans le texte. Détails.
"L'été fut riche en événements pour les énergies et nettement pour les énergies renouvelables", annonce Jean-Louis Bal, le président du SER qui évoque l'adoption de la loi de Transition énergétique pour la croissance verte. "C'est un texte qui fixe des objectifs ambitieux mais réalistes. Mais en plus de donner des trajectoires, il permet un pilotage via la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), et détermine des moyens financiers nécessaires pour y parvenir", analyse-t-il.
Cette PPE sera découpée en deux périodes, 2016-2018 et 2019-2023, et fixera pour chaque filière (électrique et thermique), des objectifs précis sur lesquels les industriels pourront établir leur plan d'investissements. Le SER liste plusieurs recommandations à ce propos. Damien Mathon, le délégué général du syndicat, explique : "Il faut établir des trajectoires en ligne avec la montée en puissance attendue des renouvelables, en favorisant les filières les plus compétitives en termes de volumes, mais sans oublier les filières émergentes à fort contenu industriel et celles dont les coûts de production sont amenés à diminuer d'ici à 2030". La programmation pluriannuelle concernant également les zones non-interconnectées (Corse et DOM COM), le SER souhaite plus d'ambition pour ces territoires où les coûts de production de l'électricité sont élevés, faisant des EnR une alternative économiquement compétitive.
Evolution vers un mécanisme de prix de marché + prime
Le deuxième point sur lequel le syndicat annonce être vigilant, est celui de l'évolution des mécanismes de soutien, avec un passage progressif des tarifs d'achat de l'électricité à un modèle de marché et prime complémentaire. "C'est un bouleversement pour le secteur des EnR. La problématique est son calendrier, puisqu'il doit entrer en vigueur dès le 1er janvier 2016 pour certaines filières !", signale le délégué général. Le syndicat souligne que le secteur est constitué majoritairement de PME mal outillées pour appréhender la vente directe d'électricité sur le marché et demande que le mécanisme reste simple et lisible, "en évitant tout aléa dans la formule de calcul", note Damien Mathon. Sur les territoires à énergie positive pour la croissance verte, l'organisation professionnelle recommande d'organiser l'interface régulière et efficace entre les collectivités et les entreprises. Jean-Louis Bal se félicite que le texte de loi mobilise l'ensemble des acteurs et en particuliers, les territoires.
"Il ne faudrait pas que le carbone d'origine végétale soit soumis à la taxe carbone, mais qu'il en reste exempté" Jean-Louis Bal, président du SER
Enfin, dernier point d'attention pour le SER, la taxation carbone. "Il y a un premier signal pour le prix de la tonne de CO2. Elle est aujourd'hui à 14,5 € et doit monter à 22 € en 2016 (en vertu de la prochaine loi de finance), puis 56 € en 2020 et atteindre finalement les 100 €/tonne en 2030. Un niveau qui est finalement l'équivalent de la taxe carbone en Suède aujourd'hui même", détaille Jean-Louis Bal. Le SER souhaite une montée progressive, sans précipitation, qui orientera les investissements vers les énergies décarbonées de façon naturelle. "Il s'agit d'une disposition extrêmement importante", confirme le président du syndicat. Dans le cas de l'énergie biomasse, il précise : "Il ne faudrait pas que le carbone d'origine végétale soit soumis à la taxe carbone, mais qu'il en reste exempté".
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