La réglementation autour des installations de méthanisation urbaine est en effet trop contraignante (éloignement obligatoire de 50 mètres alentours) pour pouvoir équiper des bâtiments en ville. "Le temps de retour sur investissement sera donc rallongé : de 3 ans pour un système complet, il passe à 7 ans si l'on se passe de la phase de dégradation anaérobie", confie la directrice adjointe. Une situation qu'elle espère faire évoluer grâce à la nouvelle équipe gouvernementale : "On réclame de pouvoir faire de la biovalorisation des déchets. Il faudrait assouplir des réglementations par rapport à la méthanisation urbaine, pas plus dangereuse que de stocker deux bouteilles de Butagaz, et par rapport à la réutilisation de l'eau. Aujourd'hui, en France, il est par exemple nécessaire de demander une dérogation pour utiliser l'eau de pluie dans une chasse d'eau !". Ennesys devrait pouvoir s'appuyer sur sa participation au réseau Vivapolis, autrefois coordonnée par Michèle Pappalardo, la directrice de cabinet du ministre de la Transition écologique et solidaire, et sur son partenariat avec la Fondation Hulot, noué en mars 2015. De nouveaux projets pourraient ainsi voir le jour, sur une ZAC à Nanterre notamment, ou à Marne-Europe. La startup avait même été reçue à Bercy par un certain… Emmanuel Macron, qui souhaitait mettre en avant l'innovation lors des Journées du Patrimoine.
La société continue de travailler sur d'autres formes de photobioréacteurs, plans et non plus tubulaires, afin de pouvoir intégrer des panneaux en façade, apportant même une certaine isolation thermique à l'ensemble. Elle a notamment un projet dans les cartons avec Manuelle Gautrand. Deux ans de travaux seraient encore nécessaires, selon Christine Grimault, qui voit d'un bon œil tous les développements faits dans le domaine de l'utilisation des micro-algues, comme chez X-TU ou Fermentalg. Sur le concept de colonne Morris dépolluante, en revanche, son équipe se montre plus réservée sur la capacité du phytoplancton à fixer suffisamment de CO2 pour avoir un impact réel.