Engie déploiera la solution Wonderware, commercialisée par Schneider Electric, pour gérer les données de ses parcs éoliens et solaires photovoltaïques. L'énergéticien souhaite uniformiser et améliorer l'efficacité opérationnelle de la collecte et du traitement de ces informations.
Deux géants français, l'énergéticien Engie et le spécialiste de la gestion électrique Schneider Electric, ont signé un protocole d'accord "pour explorer et déployer de nouvelles solutions digitales de l'efficacité opérationnelle des champs éoliens et photovoltaïques". Dans les faits, c'est la solution Wonderware (développée par Invesys, passé sous contrôle français en janvier 2014) qui sera exclusivement déployée pour l'acquisition, le contrôle et la gestion des données générées par les installations. Pour Engie, l'enjeu sera d'uniformiser ces étapes pour les parcs existants et ceux qu'il construira à l'avenir. Didier Holleaux, le directeur général adjoint explique que l'accord, qui résulte de plus d'un an d'échanges avec Schneider Electric, "s'inscrit dans le processus de digitalisation du groupe".
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Il est prévu que des évolutions logicielles soient apportées, à la demande, par l'éditeur, et que ces besoins "soient traités de manière privilégiée, rapide [et] efficace". Pour Schneider Electric, il s'agit d'ailleurs du premier accord cadre mondial signé dans le secteur des énergies renouvelables. La solution Wonderware, dont 2 millions de licences ont déjà été vendues, s'adressait jusqu'ici au monde de l'industrie agroalimentaire, des infrastructures pétrole et gaz, ou au traitement et la distribution d'eau. La gestion des EnR apparaît donc comme une évolution logique et prometteuse pour le développeur, puisque Engie prévoit, à lui seul, d'installer plusieurs gigawatts de capacités supplémentaires dans les prochaines années.
Toujours dans sa stratégie de numérisation, Engie a également annoncé avoir franchi une étape majeure dans le déploiement d'un réseau dédié à l'IoT (Internet des objets) à Singapour, avec un taux de couverture de 95 %. Selon l'énergéticien et ses partenaires Sigfox et UnaBiz, "ce réseau constitue une première en Asie du Sud-Est" et "permettra d'améliorer l'efficacité énergétique, la gestion des infrastructures et la mise en place de solutions centrées sur le client (…) avec la capacité de supporter plus de 100 millions d'appareils connectés tout en assurant un haut niveau de fiabilité et de sécurité". L'accès sera facturé 1 dollar singapourien par mois et donnera aux entreprises la capacité d'échanger jusqu'à 140 messages par jour avec des objets connectés.
Le co-fondateur de Sigfox, Christophe Fourtet, déclare : "Notre partenariat stratégique avec Engie et UnaBiz nous permet d'ouvrir à l'Asie notre réseau mondial - qui s'étend sur 1,9 million de km² et couvre une population de 486 millions de personnes dans 31 pays". En 2015, Engie a d'ailleurs acquis une participation minoritaire dans Sigfox et créé Engie M2M, un opérateur de la connectivité en Belgique. La solution est utilisée pour la maintenance des chaudières, la mesure de distribution de chaleur ou l'éclairage intelligent.