Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a tenu son colloque annuel, l'occasion d'un vaste tour d'horizon de ce secteur en plein bouleversement : éolien, photovoltaïque, biomasse, aucune branche n'a été oubliée, ni aucune des difficultés rencontrées. Compte-rendu.
Le 14e colloque du SER s'est tenu à l'Unesco sous le signe de l'amitié franco-allemande, le ministre fédéral de l'environnement Peter Altmaier ayant même fait le déplacement pour l'occasion, afin de rencontrer son homologue française. "Il ne s'agit pas de tout copier de l'Allemagne mais d'avancer ensemble", prévient Jean-Louis Bal, le président du syndicat français. "Ainsi, nous tirons déjà des enseignements de l'expérience allemande dans le développement nécessaire du réseau électrique, avant de nous trouver nous-mêmes au pied du mur !", explique-t-il. Car les problèmes soulevés lors de diverses tables rondes sont souvent liés au raccordement de ces énergies renouvelables, à la fois décentralisées et intermittentes. Pierre Bornard, vice-président de Réseau de Transport d'Electricité (RTE), insiste pour sa part sur la collaboration nécessaire entre les acteurs des EnR et le gestionnaire du réseau afin de répondre aux défis futurs : "Préparer pour anticiper, car si les énergies renouvelables représentaient 11 GW à la fin de 2012, elles devraient atteindre 30 GW d'ici à la fin de la décennie".
Les deux entités, RTE et SER ont donc choisi d'étendre leur collaboration selon trois axes. "Tout d'abord le développement du réseau lui-même, afin de pouvoir accueillir les énergies renouvelables en préparant des schémas régionaux de raccordement des énergies renouvelables (S3REnR) sains, en proposant diverses variantes afin d'adopter les plus pertinentes. Ensuite en exploitant le réseau électrique par des systèmes globaux et des services qui équilibrent la fourniture face à la demande en permanence. Enfin, en améliorant la transparence et les explications en travaillant ensemble sur l'Observatoire des EnR", détaille Pierre Bornard.
Plus de soutien à l'éolien
Jean-Baptiste Séjourné, fraîchement élu président de la Commission éolienne du SER, a dressé un tableau en demi-teinte de la situation de ce secteur des EnR : "L'éolien terrestre présente, à la fin de 2012, des chiffres inférieurs aux prévisions avec 7,6 GW installés au lieu de 10,5 GW. La Commission va reprendre le sujet afin de voir comment reprendre un bon rythme d'installation. Mais clairement, un environnement stable et clarifié, avec des procédures moins longues et moins complexes serait vraiment nécessaire. Le mécanisme des tarifs d'achat est une véritable épée de Damoclès qui pèse sur la tête des porteurs de projets. Ce ne sont donc pas de bonnes conditions pour favoriser un redémarrage. La question des réseaux de transport et de distribution sont évidemment des enjeux critiques également. Et nous travaillons sur l'établissement d'une véritable filière industrielle pour bénéficier de retombées, et aller encore plus loin que l'excellente initiative Windustry".
L'éolien offshore, quant à lui, repose entièrement sur un système d'appels d'offres, et la totalité des 6 GW de l'objectif national pour 2020 seront distribués par ce biais. "Un troisième appel sera lancé en fin d'année ou au début de 2014", précise Yvon André, président d'EDF EN. "Nous sommes actuellement en période de levée des risques, avec la tenue de débats publics qui se termineront fin octobre et la délivrance attendue des autorisations d'exploiter les deux premiers gigawatts attribués".
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