En dehors des grands barrages, moins de 1% de la production d'électricité française provient des énergies renouvelables.

En dépit du dynamisme de la filière éolienne, le dernier inventaire mondial de l'Observatoire des énergies renouvelables réalisé à la demande d'EDF fait état du fort retard français en matière d'énergies renouvelables.

La production des barrages, particulièrement bonne en 2001 grâce aux fortes pluies, permet toutefois à la France d'être le deuxième producteur d'électricité renouvelable de l'Union européenne (derrière la Suède), avec 14,4% de l'électricité produite par l'hydraulique en 2001.

Mais les autres énergies renouvelables (solaire, éolienne, biomasse) pèsent seulement 0,66% de la production d'électricité en France.

La plupart des experts affirment que le potentiel hydraulique français est quasiment atteint, et seul le développement des autres énergies renouvelables permettra d'atteindre l'objectif européen (22,1% de la consommation électrique en 2010).

L'énergie éolienne connaît la plus forte dynamique de toutes les énergies renouvelables en France (+60,9% en moyenne de 1993 à 2001). La production d'électricité d'origine solaire, partie de presque rien en 1993, a cru de 26,4% par an en moyenne de 1993 à 2001 en France, soit 10 gigawatts/heure (GWh) supplémentaires, "ce qui est peu comparé aux 130 GWh supplémentaires allemands", souligne l'Observatoire.

Comparé à la part du nucléaire (76,7% de la production d'électricité française), les énergies solaires ou éoliennes font carrément pâle figure. L'énergie nucléaire est tellement prédominante dans notre pays que la participation des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz), à 8,2%, est l'une des plus faibles d'Europe.

L'inventaire 2001, qui porte sur 70 pays, constate une diminution de la part des renouvelables dans la production électrique mondiale, de 20,6% en 1993 à 18,4% en 2001. Cette baisse s'explique par la forte croissance (+3,24% par an en moyenne) de la production électrique à partir de combustibles fossiles et par le dynamisme du nucléaire (+2,43% par an en moyenne).

Si la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité diminue dans le monde, elle augmente dans l'Union européenne, de 15,2% en 1993 à 17% en 2001.

A la lecture de ces chiffres, on comprend mieux le différend qui oppose les Européens - qui souhaitent imposer un objectif chiffré et des échéances précises en matière de production d'énergie renouvelable - et les Américains opposés à cette approche.

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