Malgré l'ouverture du marché de l'énergie à la concurrence en 2007, les Français restent majoritairement fidèles aux fournisseurs historiques. Peu sont également passés aux tarifs de marché, qui s'avèrent pourtant moins chers que les tarifs réglementés.

Les associations de consommateurs l'ont ardemment réclamée. Mais, maintenant qu'elle est mise en place, elle séduit finalement peu les ménages français. L'ouverture des marchés de l'énergie et, en conséquence, la possibilité pour les particuliers de changer de fournisseur d'électricité et de gaz, a en effet un succès bien moindre que prévu. C'est du moins l'une des conclusions de l'étude trimestrielle de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), qui observe ici les chiffres du marché au 31 décembre 2012.

 

Depuis le 1er juillet 2007, les consommateurs ont le choix de leur fournisseur d'énergie. Ils peuvent donc résilier leur contrat auprès des opérateurs historiques (EDF, GdF Suez, Gaz de Bordeaux, etc.) pour acheter électricité et gaz naturel auprès de leurs nouveaux concurrents*. Depuis, "l'ouverture du marché se poursuit à un rythme plutôt stable" selon la CRE : +3,6% de clients résidentiels pour l'électricité au 4ème trimestre 2012 (soit 75.000 clients) et +5,4% pour le gaz (87.000 clients).

 

Les offres de marché 4 à 10% moins chères
Les ménages français restent donc frileux quant à changer de fournisseur d'énergie. Mais, qu'ils restent ou non chez l'opérateur historique, ils ont la possibilité de passer aux tarifs dits "de marché". Et pourtant, 92% des Français (particuliers et professionnels réunis) préfèrent payer leur électricité aux tarifs réglementés. Même schéma pour le gaz naturel : "83% des sites sont au tarif réglementé de vente, ce qui représente 39% de la consommation" indique la CRE.

 

L'étude de la CRE devrait cependant leur donner des raisons d'hésiter. En prenant comme référence une consommation moyenne, les offres de marché s'avèrent moins chères que les tarifs réglementés : de 4% pour l'électricité, et jusqu'à 10% pour le gaz naturel !

 

Le manque d'informations et les idées reçues pointés du doigt
Les causes supposées de cette frilosité : avant tout, le manque d'information. Selon une étude cosignée par la CRE et le Médiateur de l'énergie en octobre 2012, à peine un Français sur 2 saurait qu'il peut changer de fournisseur d'énergie, et un sur 3 que ce changement est gratuit. Les idées reçues sur l'ouverture du marché avaient déjà été dénoncées par les nouveaux opérateurs d'énergie en 2011. Une campagne d'information vidéo avait été menée par le Médiateur de l'énergie et l'Institut national de la consommation (INC) fin 2012.

 


* Les fournisseurs alternatifs d'électricité sont : Alpiq Energie, Direct Energie, Edenkia, E.ON Energie, Enercoop, Axpo, Enovos, Enel France, Energem, GDF Suez, Iberdrola, Lampiris, Planète UI, SNET et Vattenfall.
Les fournisseurs alternatifs de gaz naturel sont : Alterna, Antargaz, Direct Energie, E.ON Energie, EDF, Endesa Energia, eni, Enovos, Gas Natural Fenosa, Gaz de Paris, Gazprom, Iberdrola, Poweo et VNG.

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