Encore une initiative menée pour atteindre les objectifs du Grenelle*. Dans le cadre du volet développement durable des Investissements d'avenir, deux appels à manifestations d'intérêt « solaire » et « photovoltaïque » viennent d'être lancés, afin de favoriser l'émergence d'une filière industrielle d'excellence et soutenir les technologies françaises en local et à l'export.
Les ministres de l'Ecologie, de l'Industrie et de l'Energie, de l'Enseignement supérieur, ainsi que le Commissariat général à l'investissement, en lien avec l'Ademe, ont annoncé le lancement des deux appels à manifestations d'intérêt (AMI) « solaire » et « photovoltaïque ».
Alors que le gouvernement vient de porter un coup d'arrêt à la filière photovoltaïque, en décidant un moratoire sur le rachat de l'énergie par EDF, afin « d'enrayer la spéculation sur les projets photovoltaïques » et « assainir l'économie de cette filière » soumise à une forte concurrence internationale, l'AMI « photovoltaïque » fait appel aux projets qui viseront à réduire les coûts de fabrication, accroître les performances des produits et expérimenter des modèles économiques qui devraient optimiser la rentabilité de la filière nationale. En effet, le but est de promouvoir et aider les industriels et les technologies français pour le marché local et l'export, alors que se dessine depuis quelque temps un déséquilibre entre l'amont et l'aval. Comme le souligne le communiqué commun, « l'objectif est notamment de diviser par deux le coût du kWh produit en innovant sur toute la chaîne de valeur et favoriser une offre de panneaux 'intégrés au bâti' ». Au final, chaque démonstrateur de recherche, démonstrateur préindustriel et plateforme technologique devra « démontrer la reproductibilité » des solutions développées et testées. Les cibles économiques sont déterminées de la façon suivante :
Des coûts de modules photovoltaïques « sortie d'usine » inférieurs à 0,5 €/W ;
des coûts système en toiture résidentielle installés chez le client inférieurs à 2 €/W ;
des coûts système au sol installés inférieurs à 1,5 €/W ;
une fourniture de courant électrique au client final respectant les contraintes de sécurité et continuité d'alimentation, et dont le coût est inférieur à 150 €/MWh en zone moyennement ensoleillée
De la même façon, l'AMI « solaire » vise à améliorer l'efficacité énergétique des techniques innovantes de production d'énergie à partir du soleil (solaire thermodynamique, thermique et photovoltaïque à concentration) par la mise en place de dispositifs performants de suivi du soleil ou de stockage de chaleur. « Minimiser le coût de l'énergie délivrée (électricité et/ou chaleur) ou de la puissance garantie, et ceci dans une gamme de puissance allant de quelques kW à une dizaine de MW », précise le communiqué des ministères, est l'objectif ultime de cet AMI. Là aussi, la capacité de reproductibilité des options testées fera l'objet d'une attention particulière.
Le montant définitif alloué à ces AMI n'est pour le moment pas fixé, et le sera en fonction de l'excellence des projets présentés, ont indiqué les ministères. Les candidats ont jusqu'au 2 mai pour déposer leurs dossiers.
(*) Réduction des émissions de GES de 20%, atteindre 23% d'énergies renouvelables dans l'énergie finale consommée, réduire la consommation énergétique de 20% d'ici à 2020.