La 5e édition du salon Energaïa vient de fermer ses portes à Montpellier. Rassemblant 400 exposants pendant trois jours, ce rendez-vous est devenu un passage obligé pour de nombreux acteurs de la filière des énergies renouvelables (solaire photovoltaïque, thermique, éolien, etc.).Visite guidée.
Le salon international Energaïa, des énergies renouvelables et des applications bâtiment est un salon encore jeune, qui vient de fêter sa 5e édition. Rassemblant plus de 400 exposants, il s'impose cependant de plus en plus comme un lieu d'échanges privilégié en France, pour tous les acteurs des énergies renouvelables et de la construction durable. L'international n'a pas été oublié, avec près de 20 nationalités parmi les exposants, provenant en priorité du pourtour méditerranéen : Espagne, Italie, Israël, Grèce, Liban, mais également de nations européennes (Allemagne, Autriche, Suisse) ou plus lointaines (Tchad, Taiwan). A noter, une forte représentation de la Chine, particulièrement liée au secteur du photovoltaïque.
En tout, près de 30.000 visiteurs, dont 700 lycéens, ont arpenté les 5 halls et 40.000 m² d'exposition sur les trois jours. Tous ont pu assister à des conférences et tables rondes aux thématiques variées : « Quels soutiens et dispositifs financiers pour les projets ENR du pourtour méditerranéen ? », « Eco-construction RT 2012/2020, comment les professionnels intègrent-ils ces nouvelles normes ? », « Les régions relèvent le défi de l'efficacité énergétique dans le bâtiment », etc. Tous les exposants rencontrés louent d'ailleurs la qualité du visitorat : « S'il n'est certes pas pléthorique en nombre, le public d'Energaïa est en revanche très exigeant techniquement », soutient Yves Hamel, manager France de Canadian Solar. « Les visiteurs se présentent le plus souvent avec des questions pertinentes, ce ne sont pas des néophytes », déclare Nicolas Cohen-Solal, directeur général de Terreal Solaire. Même constat du côté d'Yves Roussel, ingénieur commercial pour le Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques (Cetiat) : « Nous sommes présents ici pour la première fois. C'est l'occasion de rencontrer de nombreux autres professionnels du secteur en quelques jours ».
« Le lobby nucléaire fait de l'ombre au solaire »
Concernant le moral des industriels des énergies renouvelables - en particulier du secteur photovoltaïque - tous affichent une attitude attentiste par rapport aux possibles évolutions d'orientation gouvernementales. « Le moratoire a impacté tout le secteur », explique Gregory Spanoudakis, président de Canadian Solar. « Nous avons besoin d'un gouvernement peut-être plus compréhensif, plus ouvert aux énergies renouvelables », insiste le dirigeant. « Le lobby nucléaire fait de l'ombre au photovoltaïque, causant des fermetures d'usines et des pertes d'emploi. Aucune prévision n'est possible pour le moment », renchérit Yves Hamel. « La baisse des tarifs a poussé les sociétés à chercher des panneaux moins chers, au détriment de la qualité. Il fallait certes assainir le marché, car une bulle spéculative s'était créée en 2010. Mais peut-être fallait-il le faire de façon moins brutale ».
Le dirigeant de la filiale française de Canadian Solar poursuit : « Le marché du photovoltaïque résidentiel ne redémarrera qu'après la remise en disponibilité des flux financiers, pour l'instant bloqués. Le marché agricole, lui, restera lié aux tarifs d'achat mais sera le plus actif. Pour les installations de plus de 100 kW, soumises à appel d'offre enfin, les procédures seront lentes et compliquées. L'activité reprendra, mais seulement après les étapes de soumission et d'examen des dossiers (février-juin 2012). C'est-à-dire qu'il ne faut pas espérer les premières ventes avant la rentrée 2012 et les premières installations avant 2013 ».
« Pourtant nous sommes convaincus qu'il existe de l'avenir pour le photovoltaïque en France. Le paysage industriel va certes changer mais nous restons confiants. Au niveau européen, le marché devrait continuer à croître avec une baisse des prix. Mais seules certaines sociétés compétitives, ayant la capacité de produire et de proposer des services, survivront », conclut Gregory Spanoudakis, prêt à relever le défi.
Les allées du salon Energaïa 2011
Le salon occupe 5 halls, soit 40.000 m² : assez de place pour les stands de 400 exposants.
Eolienne verticale
Non, il ne s'agit pas d'une sculpture contemporaine mais d'une éolienne verticale !
Roadster électrique Tesla
EnergieBau organisait une animation entre les halls d'exposition : sensations garanties pour les passagers d'un tour à bord du sportif roadster Tesla, 100 % électrique.
Ombrière photovoltaïque Obelectric
Un autre coupé Tesla, sur le stand Obelectric, en train d'être rechargé par l'énergie des panneaux solaires disposés sur l'ombrière.
Police montée canadienne
Deux animatrice en tenue de la police montée canadienne sur le stand de Canadian Solar, où du sirop d'érable et des "gingerbread gooses" étaient distribués.
Eclaté d'une éolienne Ecolia
Une éolienne dévoilant ses dessous sur le stand Ecolia.