"Il faut bien sûr remodeler les grands ensembles et surtout réagir vite pour qu'une mission parlementaire du Grand Paris voit le jour… Trop de contraintes législatives et administratives ralentissent ce projet ambitieux", reconnait Roland Castro, représentant de l'équipe Castro, Denissof, Casi. L'architecte Philippe Gazeau rejoint son confrère et rebondit dans la foulée : "C'est tout de même surprenant que l'on ne puisse pas construire en France en zone inondable, pour remailler ainsi plus densément et faire disparaître les coupures."
Les idées ne manquent donc pas à travers ce "catalogue" d'études. L'équipe d'architectes de MVRDV a présenté ses solutions pour un habitat "regroupé, confortable, adaptable et mixte" comme le sont, d'après elle, les surélévations, mobilisation du foncier public, hybridation des programmes, insertion dans des dents creuses...
De son côté, l'équipe de Christian Devillers a développé sa réflexion autour des bassins de vie. Dominique Perrault refuse que l'on dépende des moyens de transports. "Je suis pour une métropole heureuse et une métropole immobile", s'exclame-t-il.
Et puis, Béatriz Ramo, de Star strategies+architecture, réfléchit particulièrement sur le concept de la cellule de l'appartement. "Son système de corésidence, grâce à des logements adaptés, permettrait de diminuer d'entre 30 à 40% la surface d'habitat, et par extension, le coût et la consommation énergétique des logements", confie-t-elle.
Les architectes trouveront-ils une oreille attentive ?
A l'issue des débats, plusieurs experts se sont interrogés quant à la suite des échéances et à l'écho que recevraient ces 15 propositions. "L'AIGP touche aujourd'hui à ses limites. Elle doit trouver sa légitimité sur le terrain et par le terrain, pour que la réalité de nous échappe pas", a signalé Paola Vigano, de l'équipe Secchi-Vigano. De son côté, Michel Cantal-Dupart, architecte et urbaniste français, faisant partie des deux grandes équipes d'architectes non retenues par l'AIGP (Ndrl : Première : Ateliers Jean Nouvel, Michel Cantal-Dupart, AREP - Jean-Marie Duthilleul. Seconde : AUC-Djamel Klouche) demeure de fait très critique sur les solutions proposées : "Le fil rouge n'existe pas, on ne raisonne pas le Grand Paris à travers un simple projet de gare et on ne retrouve pas, ici, tous les ingrédients dans son intégralité pour concevoir une ville."
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