Selon une étude de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) d'Ile-de-France, le loyer joue un rôle primordial dans la gestion des budgets des plus démunis. Au total, 350.000 ménages installés dans le parc de logements classiques ne disposent pas des ressources nécessaires pour faire face aux dépenses vitales de nourriture et d'habillement après paiement du loyer. Détails.
L'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) vient de livrer une étude sur les ménages d'Ile-de-France.
Et une fois de plus, les chiffres sont éloquents : après avoir payé leur loyer, les ménages habitant dans le parc de logements classiques disposent de moins de 425 euros/mois/unité de consommation (UC) pour faire face à leurs dépenses vitales de nourriture et d'habillement ainsi qu'aux charges locatives (ou de copropriété), d'énergie, d'eau et des impôts.
Un "reste à vivre" parfois minime
Dans le détail, ceux qui vivent dans le parc locatif privé ont un loyer d'environ 541 euros/mois. "Avec 226 euros par mois de "reste-à-vivre", ces ménages ne disposent pas du minimum pour s'alimenter et s'habiller sans ponctionner le budget logement. Il leur manque mensuellement 362 euros", précise l'analyse. De leur côté, les ménages du parc social, qui ont plutôt un profil de personnes seules, ou en couple avec enfants, doivent s'acquitter de charges locatives et d'énergies élevées (207 euros/mois), et après avoir réglé leur loyer, il leur manquerait tous les mois 287 euros pour vivre. Enfin, les 76.000 ménages propriétaires se répartissent de la manière suivante : 32.000 propriétaires accédants doivent des remboursements très élevées (1 224 euros/mois) et 44.000 propriétaires non accédants disposent de ressources très faibles (677 euros/mois). Pour ce que l'on appelle le "reste-à-vivre", ils ne disposent que de 164 euros/mois et auraient besoin de 360 euros par mois pour garantir leurs dépenses alimentaire et vestimentaire. La catégorie la plus touchée ? Les personnes âgées.
Résultat : l'IAU évoque plusieurs solutions pour remédier à cette situation dont un meilleur accès au parc social. Malheureusement, l'étude souligne que cette offre n'est pas disponible à court terme. De plus, "depuis dix ans, la production de logements à bas loyer (moins de 6,0 €/m²) dans le parc social est faible (15 % du total)", précise-t-elle. Pour les ménages à bas revenus, il préconise davantage de logements dans la fourchette de loyer comprise entre 4,0 euros et 6,0 euros/m². Pour les 220.000 autres ménages, soit 4,5 % des ménages franciliens, "l'aide ne peut venir que d'une prise en charge partielle ou totale du loyer, des dépenses d'énergie, et des travaux", conclut l'enquête.