CONJONCTURE. Dans un contexte de taux historiquement bas, la Banque de France et l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution se disent "vigilantes" face à l'assouplissement des conditions d'octroi de crédits immobiliers.
Alors que les taux d'intérêts ne cessent de baisser, jusqu'à atteindre des niveaux historiques, le marché de l'immobilier est sous le viseur des gendarmes bancaires. Si le système de crédit est assez balisé, la Banque de France et l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) se déclarent "particulièrement vigilantes", face au constat d'un assouplissement des critères d'octroi de crédits immobiliers.
Jugeant que ces derniers se sont "progressivement assouplis et retrouvent parfois les niveaux observés en 2007-2008", la Banque de France et le gendarme des banques se veulent toutefois rassurants. Car "les risques semblent contenus", dixit la Banque de France dans une note publique. Une relative sécurité qui se justifie par la présence importante d'emprunteurs déjà propriétaires d'un bien, et de "la faible sinistralité des crédits".
Un modèle soutenable ?
"L'endettement du secteur privé non financier, (qui) se maintient à des niveaux élevés en France", est le point qui justifie la prudence. En 2018, le taux d'endettement des ménages français s'élevait à 70% du PIB, en écho à un marché immobilier résidentiel "très dynamique". Si le nombre de transactions ne cesse de fléchir (970.000 ventes en 2018), il n'y a en revanche pas d'effet ciseaux du côté des prix, qui ont augmenté de 3,2% en métropole.
Le volume annuel de crédits octroyés et les encours ont connu des records, mais sont assez sécurisés face au risque de défaut de remboursement. Les principes de taux fixes, de cautionnement et de vérification de la solvabilité, qui sont légion dans la majorité des banques françaises, y contribuent fortement.
C'est le troisième principe qui focalise l'attention de la Banque de France et de l'ACPR, qui notent "le relâchement progressif de certains (ndlr-critères d'octroi) dans le contexte d'une hausse des prix immobiliers plus rapide que celle des revenus des ménages". Et de s'interroger sur la "soutenabilité" de cette tendance, en regard de "son impact sur les consommations des ménages" et sur "la stabilité du système financier".