Activité fragile pour certains, reprise amorcée pour d'autres, ou encore contraintes législatives ailleurs, le marché du travail dans le secteur de la construction demeure mitigé à la fin du premier semestre 2011, constate la dernière étude du cabinet Hays. Détails.
Globalement, la reprise de l'emploi est à la hausse, indique la dernière analyse semestrielle du cabinet Hays. Mais pour le secteur qui nous concerne, le BTP, la crise, qui est sans conteste passée par là, la reprise se révèle plutôt lente et mitigée.
Ainsi, le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics semble « en convalescence » selon Hays, qui estime que l'attentisme sera de rigueur. Peu de visibilité à moyen et long terme, ajoutée à un niveau d'activité fragile, conduisent à un état d'incertitude pour l'ensemble de l'année en cours. Cependant, le recrutement reste toujours une difficulté pour les entreprises générales et les TP car la pénurie de profils tels que les spécialistes en études de prix et les conducteurs de travaux se fait de plus en plus ressentir. En cause, selon Hays, les nombreux départs à la retraite dans ce type de fonction, qui vont arriver d'ici à la fin de l'année et qui n'ont pas été compensés durant la période de 1994 à 1997. « Il existe par conséquent un 'trou générationnel' entre les très confirmés et les moins confirmés », souligne l'analyse.
Le photovoltaïque en difficulté
Grenelle oblige, les postes ont évolué et les besoins des entreprises liées à la construction et à l'habitat ont dû s'adapter. Notamment dans le secteur, très porteur il fût un temps, de l'énergie. Mais les mesures prises par le gouvernement depuis la fin 2010 ont provoqué de forts bouleversements et inverser la donne. Désormais, et suite au moratoire de décembre dernier, on assiste à un gel des recrutements dans le secteur de photovoltaïque, du fait du peu de visibilité des entreprises même à court terme. C'est donc un secteur d'activité « en suspens avec peu d'espoir pour les petites entreprises », constate Hays. Qui estime que seules les sociétés qui disposent d'un parc conséquent en activité, et celles qui auront pu déclencher rapidement la réalisation de leurs projets, pourront perdurer. En revanche, côté éolien, les annonces de l'Etat sur l'Offshore, ont permis à certaines entreprises de tirer leur épingle du jeu et de se développer. Côté nucléaire, l'activité se poursuit, mais reste une rareté des profils experts dans ce domaine, tels des chefs de chantier, des chargés d'affaires ou des ingénieurs BE.
Nouveau souffle pour les architectes
Enfin, autre maillon-clé du secteur de la construction, les architectes, dont la reprise de l'activité paraît se pérenniser progressivement, note le cabinet Hays. Concernant les profils recherchés, il s'agit plutôt de personnes « expérimentées, autonomes et polyvalentes », qui seront en charge de mener des nouveaux projets. « La conjoncture plus positive devrait permettre aux agences de recruter à nouveau des profils juniors à moyen terme », précise Hays. Mais la difficulté se pose lorsqu'il s'agit de recruter des profils « travaux », notamment suite à l'augmentation du volume des chantiers. Or, face à cette situation, les agences sont prêtes à intégrer des profils plus juniors sur des projets de moyenne échelle, ce qui n'est malheureusement pas envisageable sur des projets de plus grande envergure.