Le spécialiste du recrutement Michael Page vient de publier une étude sur les métiers de l'immobilier, et leur évolution par rapport à la conjoncture actuelle : crise des subprimes, Grenelle de l'environnement, logement social. Entretien avec Fabrice Veyre, directeur de la division immobilier et construction du cabinet de recrutement.
Batiactu : La crise des subprimes a-t-elle eu un effet sur vos métiers ?
Fabrice Veyre : D'après ce que nous avons observé, la crise des subprimes n'a pas vraiment eu d'effet au niveau du recrutement dans l'immobilier en France. Nous avons comparé les tendances en termes de profil recherché et avons comparé les chiffres entre l'Espagne et la France. En Espagne, on constate une chute de -60% des demandes sur la partie promotion logement, avec une chute sur la fin de l'année. Cela correspond à la période d'explosion de la bulle spéculative. En France, il n'y a pas de signe précurseur au niveau du recrutement puisque les demandes de profils similaires n'ont observé qu'une baisse de 4%.
Batiactu : Et concernant l'immobilier ?
F.V : Il y a une vraie demande à ce niveau. Chez nos clients, les demandes dans l'immobilier d'entreprise et de commerce ont augmenté de 112%. Nous sommes dans un cycle : de nombreux bâtiments et centres commerciaux construits dans les années 70 ont besoin d'un rafraîchissement. En plus de ces rénovations, il y a la tendance des retail parks.
Batiactu : Quel a été l'impact du Grenelle de l'environnement dans les métiers de l'immobilier ?
F.V : En termes de recrutement, pour la première fois nous avons été sollicités sur des profils de type chef de projet HQE depuis le 2e trimestre : il y a donc une réelle demande. Mais la question de fond est la suivante : s'agit-il d'une vraie tendance ou d'un simple effet d'annonce ? De plus en plus, on recherche des ingénieurs spécialisés dans tout ce qui est énergétique pour les phases de conception. C'est l'une des spécialisations qui va percer en 2008. Mais en France, nous ne sommes pas très bien lotis en matière de formation initiale sur tout ce qui est HQE. Il y a un effort à faire de ce côté.
Batiactu : Quels seront les profils les plus prisés cette année ?
F.V : Nous pensons qu'en terme d'immobilier social, avec les annonces qui ont été faites ces derniers mois par le gouvernement, la demande sera assez forte. Il faudra surveiller l'immobilier social, qui devra recruter de façon importante pour rencontrer les objectifs de construction de logements sociaux fixés par le gouvernement.
Batiactu : Comment l'immobilier doit-il s'organiser pour relever ce défi ?
F.V : L'immobilier social doit être capable de se structurer pour répondre aux objectifs fixés par le gouvernement. Il faut organiser le transfert de compétences du privé vers le social, et profiter de l'ouverture du logement social. Enfin il faut se poser la question des salaires : aujourd'hui à poste égal, il y a un delta de 20% en moyenne entre le privé et le social. La question est donc de savoir comment faire pour attirer les professionnels du privé. Les projets ont beau être attractifs, mais sera-t-on pour autant capable d'attirer ces compétences ?
Fabrice Veyre : D'après ce que nous avons observé, la crise des subprimes n'a pas vraiment eu d'effet au niveau du recrutement dans l'immobilier en France. Nous avons comparé les tendances en termes de profil recherché et avons comparé les chiffres entre l'Espagne et la France. En Espagne, on constate une chute de -60% des demandes sur la partie promotion logement, avec une chute sur la fin de l'année. Cela correspond à la période d'explosion de la bulle spéculative. En France, il n'y a pas de signe précurseur au niveau du recrutement puisque les demandes de profils similaires n'ont observé qu'une baisse de 4%.
Batiactu : Et concernant l'immobilier ?
F.V : Il y a une vraie demande à ce niveau. Chez nos clients, les demandes dans l'immobilier d'entreprise et de commerce ont augmenté de 112%. Nous sommes dans un cycle : de nombreux bâtiments et centres commerciaux construits dans les années 70 ont besoin d'un rafraîchissement. En plus de ces rénovations, il y a la tendance des retail parks.
Batiactu : Quel a été l'impact du Grenelle de l'environnement dans les métiers de l'immobilier ?
F.V : En termes de recrutement, pour la première fois nous avons été sollicités sur des profils de type chef de projet HQE depuis le 2e trimestre : il y a donc une réelle demande. Mais la question de fond est la suivante : s'agit-il d'une vraie tendance ou d'un simple effet d'annonce ? De plus en plus, on recherche des ingénieurs spécialisés dans tout ce qui est énergétique pour les phases de conception. C'est l'une des spécialisations qui va percer en 2008. Mais en France, nous ne sommes pas très bien lotis en matière de formation initiale sur tout ce qui est HQE. Il y a un effort à faire de ce côté.
Batiactu : Quels seront les profils les plus prisés cette année ?
F.V : Nous pensons qu'en terme d'immobilier social, avec les annonces qui ont été faites ces derniers mois par le gouvernement, la demande sera assez forte. Il faudra surveiller l'immobilier social, qui devra recruter de façon importante pour rencontrer les objectifs de construction de logements sociaux fixés par le gouvernement.
Batiactu : Comment l'immobilier doit-il s'organiser pour relever ce défi ?
F.V : L'immobilier social doit être capable de se structurer pour répondre aux objectifs fixés par le gouvernement. Il faut organiser le transfert de compétences du privé vers le social, et profiter de l'ouverture du logement social. Enfin il faut se poser la question des salaires : aujourd'hui à poste égal, il y a un delta de 20% en moyenne entre le privé et le social. La question est donc de savoir comment faire pour attirer les professionnels du privé. Les projets ont beau être attractifs, mais sera-t-on pour autant capable d'attirer ces compétences ?
