La société Buitex, qui commercialise la marque d'isolants écologiques Isonat, a reçu la visite du Chef de l'Etat, ce mardi 8 octobre. Celui-ci venait inaugurer le nouveau site de production de Mably, près de Roanne (Loire). L'occasion de mettre sous les projecteurs une entreprise qui privilégie l'économie circulaire et les produits 100% bois bio-sourcés. Rencontre.
"C'est un grand honneur pour nous de recevoir le Président de la République aujourd'hui, mais c'est surtout une forme de reconnaissance pour nos équipes ", s'est réjoui Jean-Pierre Buisson, Pdg de la société Buitex, basée à Roanne.
Ce mardi 8 octobre, le Chef de l'Etat a choisi de débuter son déplacement dans la Loire par l'inauguration officielle de la nouvelle usine de Mably, sortie de terre en à peine six mois et dédiée entièrement à la fabrication de panneaux isolants en fibres de bois, vendus sous la marque Isonat Fiberwood. Mises en service fin mai dernier, les trois lignes de production du site produisent uniquement pour le marché de l'isolation thermique par l'extérieur (ITE). "Dans 5 ans, cette activité de l'ITE devrait représenter de 30 à 35% de notre chiffre d'affaires", nous confirme Jean-Pierre Buisson. En plein essor en France, alors qu'elle s'impose déjà outre-Rhin, l'ITE devrait en effet donner un nouveau souffle au secteur de l'isolation.
Economie circulaire
Avec 50.000 m3 par an de capacité de production, lorsqu'elle sera à plein régime, l'usine de 5.000 m2 compte à ce jour 25 salariés. "On devrait en compter 40 dans les trois ans à venir, et environ 60 si tout se passe bien", estime le Pdg de Buitex. La force de l'entreprise ? "Par son implantation à Mably, le site profite des massifs forestiers proches, qui sont importants et encore sous-exploités", renchérit Loïc Geoffroy, directeur commercial Bâtiment du groupe. Le bois utilisé pour la fabrication des panneaux isolants est en effet issu des scieries locales, toutes situées à moins de 40 km de l'usine.
L'économie circulaire, c'est la philosophie de Buitex, qui peut se targuer aujourd'hui de répondre à une vraie demande en matière de produits bio-sourcés pour le bâtiment [45% du CA total, ndlr], tant de la part des artisans que des maîtres d'œuvre. Innovation, plus-value en termes de travail ou confort de pose sont autant de qualités que réclament les professionnels, selon Loïc Geoffroy. "Nos produits sont une révolution pour les artisans, c'est pourquoi nous avons entamé un gros travail sur la formation, grâce à une équipe technico-commerciale d'une dizaine de personnes", souligne également Jean-Pierre Buisson. Les responsables de Buitex ont enfin souligné l'arrivée sur le marché de l'isolant bois du géant Isover, qui vient de lancer son dernier-né IsoDuo. "Preuve qu'on a pris la bonne voie ", sourient-ils.
Après avoir rapidement fait un tour des installations dans l'usine, François Hollande a salué la démarche innovante de Buitex, qui s'inscrit notamment dans une dynamique de création d'emplois, thème de son déplacement de ce mardi dans le département de la Loire.
En fin de journée, a l'issue d'une ultime table ronde sur le thème de la BPI, le Chef de l'Etat nous confiait : "Les entreprises du bâtiment peuvent aussi compter sur nous, pour preuve le plan de rénovation thermique que l'on a mis en place. Quant a la TVA à 5%, elle ne concerne toujours que les travaux de rénovation énergétique, même si a un moment, on avait pensé la limiter a l'isolation thermique. Cela représente tout de même 700 M€ !"
A l'occasion d'une table ronde organisée par le GRETA de Roanne, François Hollande, accompagné de Michel Sapin, ministre du Travail, a confirmé le succès du dispositif "30.000 formations, 30.000 emplois", lancé en juin lors de la Conférence sociale. "A ce jour, nous comptons 37.000 formations. On atteindra sans doute les 40.000 d'ici à la fin de l'année", a annoncé le Chef de l'Etat. Et d'ajouter : "En 2014, nous avons la volonté de poursuivre et d'amplifier ce programme. Cent mille emplois non pourvus ont été recensés. C'est un chiffre à prendre avec prudence, mais nous pouvons d'ores et déjà dire qu'il y aura quelque 50.000 formations de plus l'année prochaine". Et de redire que sa volonté première est "d'inverser la courbe du chômage"…