Suite à la démission de Manuel Valls ce mardi, un remaniement a été annoncé. Mais, Emmanuelle Cosse conserve son poste au ministère du Logement dans le Gouvernement Cazeneuve. L'occasion pour elle, au congrès de la Fnaim, de dresser un bilan et rappelé ses derniers objectifs d'ici à la fin du quinquennat de François Hollande.
Dès la démission de Manuel Valls, le nouveau gouvernement, désormais, dirigé par Bernard Cazeneuve, a été dévoilé ce mardi matin. Emmanuelle Cosse, ministre du Logement depuis le 11 février 2016, -succédant à Sylvia Pinel-, conserve son poste jusqu'à la fin de la mandature de François Hollande, le 7 mai 2017.
Présente au 70ème congrès de la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM), la ministre du Logement a tenu à rappeler ses objectifs avant de "saluer le véritable climat de confiance instauré avec les des agents immobiliers."
"Malgré des désaccords avec la FNAIM (Ndlr : notamment sur la loi Alur), il m'a semblé important d'être au rendez-vous du congrès, a-t-elle signalée dans son discours. La Fnaim est un acteur important du logement."
"Un quinquennat de mobilisation"
"Ce fut un quinquennat de mobilisation.(…) Il est important de renforcer le secteur du logement, a-t-elle martelée. Nous sommes à ce jour à 376.000 mises en chantier et avec l'accélération de logements, la reprise est solide et durable."
En marge de son discours, la ministre du Logement a reconnu "avoir réussi à atteindre des objectifs de construction élevés, grâce à des réformes structurantes au premier rang desquelles la mise à disposition de terrains publics, qui a permis de lancer des milliers de logements et le renforcement de la loi SRU, qui sanctionne plus durement les communes hostiles au logement social."
Concernant la loi Alur, pour un accès au logement et à un urbanisme rénové, la ministre estime qu'il s'agit d'un "texte structurant" qui a refondé les rapports entre bailleurs et locataires et réorganisé les professions immobilières.
Sur l'encadrement des loyers appliqués au Grand Paris, "nous allons y travailler l'année prochaine." Avant d'ajouter que ce dispositif demeure le plus avancé à Lille : "Nous allons le mettre en place dans cette ville dès le début de l'année 2017, je m'y suis engagée." De plus, une trentaine d'observatoires indépendants ont été créés qui donnent une vision plus exacte des prix, des loyers et des besoins.
Sur la loi Egalite Citoyenneté, "nous sommes à la fin du cycle législatif, nous retournons au Sénat et il y aura une deuxième lecture à l'Assemblée nationale avant la fin de l'année. Notre objectif n'a pas changé, précise-t-elle. Je pense que la loi sera adoptée le 22 décembre 2016 et les décrets sont déjà écrits notamment ceux qui concernent la loi SRU."
L'objectif est désormais de "faire en sorte en sorte que la croissance enregistrée telle qu'elle est aujourd'hui se poursuive et nous souhaitons concrétiser un certain nombre de textes comme la Loi Egalité Citoyenneté et faire en sorte que la place du logement social retrouve également ce plein régime", nous précise aussi l'entourage du ministre du Logement.
Enfin, la ministre du Logement, demeure modeste devant les professionnels de l'immobilier et reconnait qu'"il y a eu deux ministres (Ndlr : Cécile Duflot et Sylvia Pinel) avant elle des méthodes différentes mais une seule politique du logement."
"Il est insupportable de voir des logements vides", Emmanuelle Cosse
Au cœur des discussions également ce mardi à la Fnaim, l'amendement au projet de loi de finances rectificative prévoyant une incitation fiscale pour les propriétaires qui reloueraient des logements vides. "Ce dispositif fiscal faciliterait la remise sur le marché de 50.000 logements vacants en trois ans. L'Assemblée nationale statuera dans le cadre du PLF, et il y a de très forte chance que cet amendement soit retenu", nous précise l'entourage d'Emmanuelle Cosse.
"Il est insupportable de voir des logements vides", a répété la ministre du Logement. Le coup de pouce fiscal qu'elle propose a une vocation sociale a-t-elle insistée. En mobilisant 50.000 logements en trois ans, cela représente la moitié des 103.000 logements vides et habitables identifiés en zone tendue. Un chiffre non négligeable.
A l'orée d'une campagne présidentielle 2017 "particulière", Emmanuelle Cosse a demandé aux acteurs du Logement d'arrêter des formules "très simples" et souhaité de réunir l'ensemble des professionnels pour que "la reprise soit régulée."