ANNONCE. Alors que le projet de réforme du système de retraites pourrait être rapidement promulgué, le président de la République veut ouvrir dans les prochaines semaines une concertation sur plusieurs sujets liés au travail, comme "l'usure professionnelle".
Le secteur de la construction pourrait être concerné : le président de la République vient d'annoncer qu'il souhaitait prendre "à bras-le-corps" le sujet de "l'usure professionnelle". Il s'exprimait à ce sujet lors des journaux de 13H du 22 mars 2023, alors que la réforme des retraites pourrait être rapidement promulguée après son passage devant le Conseil constitutionnel. "Beaucoup de gens, à juste titre, disent qu'à 60 ans ils ont le dos cassé, sont épuisés, et c'est vrai", a-t-il observé. Le Président cite certains métiers de l'agroalimentaire, de l'industrie, du soin, les éboueurs ou encore les égoutiers. "Le vrai sujet n'est, dans ce cas, pas celui d'un départ à la retraite à 62 ou 64 ans, mais c'est celui de l'usure professionnelle, des reconversions, des fins de carrière. Je souhaite que l'on engage une discussion sur ces thèmes avec les partenaires sociaux." Pour rappel, le projet de réforme des retraites comprend la création d'un fonds d'investissement pour la prévention censé cibler les situations de postures pénibles, de port de charges lourdes et de vibrations mécaniques.
Améliorer les "progressions de carrière"
Le chef de l'État souhaite également ouvrir le débat de la "progression de carrière". Cela ne passera pas par une loi, mais par le fait d'encourager les entreprises au dialogue social "afin que les évolutions de carrières permettent de mieux gagner sa vie". Car, si le "Smic français est parmi les plus élevés en Europe", le salaire médian "est l'un des plus proches du salaire minimum". "Les carrières sont écrasées", assure le chef de l'État. "Il faut faire en sorte qu'à 45, 50, 55 ans, un salarié puisse voir un progrès, envisager de changer de secteur et prendre un métier qui 'ne casse plus le dos'", a illustré Emmanuel Macron. Enfin, en ce qui concerne la formation, le président a annoncé une "réforme des lycées professionnels" parmi les priorités des mois à venir.