AIDES. Interpellé par la Fédération nationale des travaux publics sur les délais de remboursement des Prêts garantis par l'État, le président de la République a redit sa volonté de ne pas pénaliser la reprise économique des entreprises avec ce dossier. Et indiqué que Bercy réfléchissait à une évolution du système calquée sur le dispositif mis en place chez nos voisins espagnols.

Le Gouvernement s'apprêterait-il (encore) à modifier les règles des Prêts garantis par l'État (PGE) ? C'est ce qu'a visiblement annoncé Emmanuel Macron lors d'une intervention vidéo enregistrée le 23 février et diffusée le lendemain sur le Forum de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). Dans la foulée des prises de paroles d'autres candidats à l'élection présidentielle, l'actuel chef de l'État - mais pas encore officiellement déclaré dans la course à un second mandat - a tenté de répondre aux inquiétudes des professionnels sur le sujet, relayé par le président de la FNTP, Bruno Cavagné.

 

 

Saluant les dispositifs d'aide mis en place par le Gouvernement pour soutenir les entreprises pendant la crise sanitaire, ce dernier est tout de même revenu sur le "combat" mené par son organisation sur les PGE, une mesure certes "formidable" mais pour laquelle la filière TP demande la possibilité de les rembourser de façon "un peu plus longue". Bruno Cavagné a estimé que "quelques milliers d'entreprises" pourraient rencontrer des difficultés sur ce point, pas seulement dans le secteur de la construction d'ailleurs : "Les entrepreneurs veulent rembourser mais ils demandent plus de temps ; c'est possible en Espagne, l'Espagne l'a fait ; or aujourd'hui on se heurte à un mur de refus ou d'incompréhension", a-t-il pointé devant le locataire de l'Élysée.

 

"Étalonner" les remboursements des PGE pour "qu'ils n'obèrent pas la reprise"

 

"On n'a pas aidé les entreprises pendant la crise pour qu'elles aient des difficultés au moment de la sortie de crise. On a une approche et on continuera à avoir une approche très pragmatique", a répondu Emmanuel Macron. Qui a reconnu qu'il existait des différences entre secteurs d'activité et zones géographiques, et qui a aussi rappelé que Bercy avait à plusieurs reprises ajusté le dispositif pour donner plus de marge de manoeuvre aux entreprises qui avaient pu souscrire un prêt. "Je ne veux pas que celles et ceux qui ont des difficultés doivent passer par la case restructuration ou dans des procédures lourdes qui leur font perdre du temps et qui fragilisent leur signature et leur capacité à investir", a également indiqué le président de la République.

 

Assurant avoir "entendu" le message de la FNTP, il a ajouté avoir "demandé" au ministre de l'Économie Bruno Le Maire de "s'inspirer" du système mis en place par le gouvernement espagnol, "en adaptant les mêmes méthodes" si besoin. Pas question pour autant de revenir sur le principe-même des PGE : "Ce que je veux, c'est qu'à chaque fois qu'on le peut et partout, cet argent puisse être remboursé parce que ce n'est pas un argent qui va à l'État - l'État l'a garantit, il va aux banques. Et pour qu'une économie fonctionne, il faut que les prêts soient remboursés." Pour Emmanuel Macron, la "maturité" et les "éléments de liquidités" doivent donc être "étalonnés de telle façon qu'ils n'obèrent pas la reprise, la capacité à investir et à embaucher". Concluant que le ministère de l'Économie réunira donc "dans les jours qui viennent" les représentants des TP et d'autres secteurs.

 

 

Des échanges en cours

 

Reprenant la parole à l'issue de la diffusion de cette vidéo, Bruno Cavagné a confirmé que le cabinet de Bruno Le Maire l'avait appelé le 23 février au soir. "Ce qui m'intéresse, c'est qu'on fasse différemment, donc je pense qu'on va faire différemment ; en tous les cas je pense qu'il y a une volonté du Président de trouver des solutions sur les PGE", a-t-il résumé. Contacté par Batiactu dans la foulée, la FNTP a confirmé "continuer à échanger avec le cabinet du ministre sur le sujet", précisant toutefois qu'il n'y a "pas de points particulièrement concrets pour l'instant". Également contacté par Batiactu, Bercy n'a pas donné suite pour le moment.

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