Emmanuel Macron promet "une nouvelle renaissance" pour le musée du Louvre

 

Il fait en effet face à plusieurs problématiques : "Explosion du tourisme international, multiplication des enjeux sécuritaires, urgence climatique et révolution numérique", énumère la directrice du Louvre, Laurence des Cars.

 

"La salle des États [où se trouve le tableau La Joconde] devrait être un lieu d'émerveillement. 'La Joconde' est souvent le but d'une visite, sinon d'un voyage. Pourtant, cette même salle est chaque jour le théâtre d'une intense agitation, peu propice à la découverte de ses chefs d'œuvre. Cette situation qui génère fatigue et frustration chez nos visiteurs témoigne à elle seule de l'impasse devant laquelle nous sommes", déclare-t-elle.

 

Une nouvelle entrée

 

Pour remédier à cette situation et adapter le site culturel aux enjeux d'aujourd'hui et de demain, Emmanuel Macron invite à remodeler le musée et son accès, ainsi que son ancrage dans la capitale.

 

Le Louvre n'avait pas connu de grands bouleversements depuis le projet du Grand Louvre, initié il y a quarante ans par le président de la République François Mitterrand et porté par le ministre de la Culture Jack Lang. Ce plan avait été conçu pour accueillir jusqu'à 4 millions de visiteurs par an et avait permis la création d'une entrée unique, sous la pyramide de l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei.

 

Trente-cinq ans après l'inauguration de cette pyramide faite de 603 losanges et de 70 triangles en verre, le modèle d'accueil du public doit être repensé, estiment Emmanuel Macron et Laurence des Cars. Ainsi, une nouvelle entrée est proposée, au niveau de la colonnade de Perrault. Elle permettra "de rééquilibrer la manière de visiter" le musée, "d'avoir un accès plus simple et de repenser toute l'esplanade, située devant la colonnade", a indiqué le chef de l'État.

 

En accord avec la mairie de Paris, cette opération garantira aussi le réaménagement de la rue de l'Amiral-de-Coligny et la revitalisation de "cette artère bordée de monuments importants pour irriguer tout le quartier". Pour le président de la République, cette entrée offrira une ouverture du musée sur la Seine, et rattachera le projet à celui du réaménagement de la Concorde, à quelques mètres de là. L'opération "guidera la restauration des jardins du Carrousel et des Tuileries qui doivent redevenir le plus grand jardin de Paris", a-t-il précisé.

 

"Réinventer en profondeur le musée"

 

Concernant le musée lui-même, Emmanuel Macron souhaite que les parcours du musée soient redéfinis afin "de réinventer en profondeur" le Louvre. De vastes espaces souterrains, sous la cour Carré, seront aménagés. L'axe Est-Ouest de circulation sera retravaillé, avec de nouveaux espaces pédagogiques, d'accueil et d'exposition.

 

Autre changement majeur : le célèbre tableau La Joconde de Léonard de Vinci sera installé "dans un espace particulier, accessible de manière autonome par rapport au reste du musée et doté d'un titre d'accès propre", a annoncé le président.

 

Et ce n'est pas tout. Les infrastructures du musée seront améliorées (sécurité et sûreté des collections, confort des visiteurs, conditions de travail des agents, étanchéité des couvertures, sécurité incendie, facilités destinées aux personnes à mobilité réduite, vidéo surveillance, génie climatique, réseaux électriques et informatiques, assainissement, etc.).

 

Comment le financer ?

 

"Le projet Louvre nouvelle renaissance est un Louvre repensé, restauré, agrandi, qui devient pleinement épicentre de l'histoire de l'art pour notre pays et au-delà", a martelé Emmanuel Macron. "S'il veut rester un musée de référence, il a le devoir de s'interroger sur ce que sera sa place dans l'avenir de ce siècle. Il nous revient d'imaginer un nouveau Louvre", a affirmé, de son côté, Laurence des Cars.

 

Ce projet fera l'objet d'un concours d'architecture international, qui sera lancé "dans les prochains mois" pour être jugé d'ici "fin 2025". Les nouveaux aménagements devront être inaugurés à l'horizon 2031.

 

L'opération sera financée par les ressources du musée du Louvre d'Abu Dhabi, par "la tarification différenciée pour les étrangers de pays non-membres de l'Union européenne", et par une enveloppe ministérielle de 10 millions d'euros servant à financer les études préalables aux travaux. L'objectif est de pouvoir accueillir, à terme, jusqu'à 12 millions de visiteurs.