Diffus ou collectif, le marché du logement neuf reprend bel et bien des couleurs, grâce à un contexte favorable ces derniers mois : taux bas, PTZ renforcé et Pinel prolongé. Les perspectives pour 2016 sont, de fait, plutôt positives. Détails.
Les constructeurs et aménageurs ont retrouvé le sourire. En présentant leur bilan pour l'année 2015 et leurs perspectives pour l'année à venir, les professionnels, aujourd'hui regroupés sous la bannière LCA-FFB, ont confirmé, ce mardi 12 avril 2016, les chiffres plutôt rassurants de ces derniers mois.
Ainsi, en ce qui concerne le marché de la maison individuelle, les ventes enregistrent un bond de 14% à fin février sur douze mois glissants. Dans le collectif, la hausse atteint près de 18% sur l'ensemble de l'année 2015. Ce qui montre « une cohérence dans la reprise des marchés du logement neuf », se réjouit l'organisation professionnelle. Les raisons de ce succès : le maintien de taux bas toujours attractifs ; l'amélioration des dispositifs d'aides à l'accession (PTZ) et à l'investissement locatif tel que le Pinel ; la reprise des crédits immobiliers en faveur des ménages.
Incohérence de chiffres : la faute à qui ?
Plus en détails, les ventes de maisons en secteur diffus ont progressé de 11% entre 2015 et 2014, tandis que le marché de la promotion affiche des ventes en hausse de 17.9% l'an dernier : +11.1% pour les maisons groupées ; +18.6 pour le collectif. En revanche, une légère dégradation est survenue au cours du 4e trimestre 2015 (vs T4 2014) qui s'explique par un effet base, les ventes ayant commencé à remonter dès le 4e trimestre 2014, suite notamment à la mise en place du dispositif Pinel. « On peut y ajouter sans doute un phénomène de différé des actes d'achat suite à l'annonce d'un PTZ nettement plus favorable à compter de 2016 », souligne le communiqué de LCA-FFB.
Cependant, constate l'organisation professionnelle, ces chiffres - et plus précisément ceux relatifs à l'activité du marché de la maison individuelle - ne sont pas tout à faits cohérents avec ceux publiés le mois dernier par le ministère de Ségolène Royal. « Alors que le redressement des ventes en secteur diffus s'observe depuis fin 2014, s'est confirmé en 2015 et se poursuit en 2016 (respectivement +11% et +14% sur les 12 derniers mois glissants), les statistiques de mises en chantier produites par le ministère de l'Environnement auraient dû traduire cette tendance huit à neuf mois plus tard (délai moyen entre la vente et l'ouverture du chantier, ndlr). Or il n'en est rien puisque sur 12 mois glissants à fin février 2016, les mises en chantier d'individuel pur continuent d'afficher une tendance négative à -2.3% », constate LCA-FFB.
Contexte favorable pour une poursuite de la croissance
C'est pourquoi LCA-FFB, CGI Bâtiment et EDF, qui portent le Markemétron, outil en place depuis une quinzaine d'années, ont décidé d'en faire l'instrument de référence sur le secteur de la maison individuelle et d'en renforcer sa performance. Ainsi, chaque mois, trois mesures de l'évolution (en %) du marché de la construction de maisons seront proposées : rythme d'évolution de l'activité mesurée en niveau annuel glissant ; rythme d'évolution de l'activité mesurée en niveau trimestriel glissant ; rythme d'évolution en glissement annuel de l'activité mensuelle.
Enfin, côté perspectives, LCA-FFB affiche un optimisme franc. Plusieurs facteurs favorables devraient ainsi confirmer l'embellie : accélération de la croissance prévue par l'Insee ; maintien de taux bas et activité dynamique des crédits immobiliers ; effets favorables du nouveau PTZ ; maintien du dispositif Pinel. Les professionnels tablent donc sur une progression de l'activité qui pourrait se poursuivre à hauteur de 15%.