Et une annonce choc de plus ! Nicolas Sarkozy, en visite jeudi dans les Vosges, vient de décider de la nécessité d'une mission spéciale pour développer et aider la filière Bois, qu'il a confiée à Jean Puech, ancien ministre de l'Agriculture. Détail et interview du président de France Bois Forêt, Dominique Juillot.
Le début d'année s'annonce studieux pour l'ancien ministre de l'Agriculture, Jean Puech… « Avant mars », il devra rendre au Président de la République des propositions pour « aider massivement » la filière bois. En effet, en visite dans les Vosges, Nicolas Sarkozy s'est étonné que la filière bois en France ne soit pas plus exploitée et a souhaité la mise en place d'un « plan de mobilisation » avec des « mesures extrêmement fortes ».
Ainsi, le chef de l'Etat a rappelé que la filière générait 450.000 emplois (pour un chiffre d'affaires de 60 milliards d'euros, ndlr) et qu'elle était aujourd'hui « sous-utilisée », malgré l'importance de la forêt française « qui représente 30% de notre territoire et dont la superficie a augmenté de 50% depuis 1950 ». Les chiffres indiquent effectivement que l'importation de bois représente le deuxième poste du déficit commercial pour un montant de 6 milliards d'euros.
Le président entend également que, d'ici à 2020, 30% des énergies renouvelables soient issues du bois.
Batiactu : Comment accueillez-vous les propos de Nicolas Sarkozy et sa volonté d'aider la filière Bois ?Dominique Juillot : Je suis très heureux qu'il s'en soit rendu compte lui-même ! On dit depuis longtemps qu'il existe une vraie opportunité, une vraie chance pour notre territoire grâce à la filière Bois. On attendait d'être entendu. Cela fait plus de 20 ans que j'œuvre en ce sens et j'espère que ces quelques mots du président vont booster les choses.
Batiactu : Pourquoi ne réagir que maintenant, selon vous ?D. J. : On se pose encore la question ! Alors que tout est dans les cartons depuis longtemps. Maintenant que c'est dit, ça peut aller vite. Il y a un véritable travail de lobbying à faire avec les décideurs politiques, et la décision de Nicolas Sarkozy va permettre de déclencher des mécanismes. Nous avons les atouts naturels, un potentiel franco-français exceptionnel, il suffit de l'organiser et de le dynamiser pour créer des emplois. Je rappelle que la filière génère 450.000 emploi, bien plus que le secteur de l'automobile !
Batiactu : Quelle sera votre action désormais ?D. J. : Vous savez, plus rien n'est à inventer, tout est là, il s'agit d'en faire prendre conscience aux politiques. Nous sommes ancrés dans le Grenelle depuis longtemps et l'on fait même du développement durable sans le vouloir, tel M. Jourdain et sa prose. Dès à présent, je vais contacter Jean Puech afin de travailler le plus tôt possible sur le sujet.