Alors que Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi soir le rachat de plus de 30.000 logements afin de soutenir le secteur de la construction et du logement, les réactions n'ont pas tardé. Détail.

«Pour que les programmes immobiliers en cours puissent être menés à bien, le président de la République a décidé d'intervenir de manière forte par le rachat, à un prix décoté, de stocks de logements mis en vente en l'état futur d'achèvement, dont les travaux n'ont pas été lancés faute de certitude sur les ventes», tels sont les mots utilisés par l'Elysée pour expliquer son action de soutien envers le secteur du BTP.

Au total, l'Etat devrait acquérir près de 30.000 logements. Sur le nombre, la Caisse des Dépôts (CDC) en achètera 10.000 dont les travaux n'ont pas été lancés faute de certitude sur les ventes, explique un communiqué de l'établissement public.

La FFB satisfaite
La ministre du Logement, Christine Boutin, a déclaré : «Il y a urgence sur le logement. C'est une mesure d'exception, une réponse exceptionnelle, mais elle ne sera pas financée sur le budget de l'Etat». Avant d'ajouter que le financement devrait «passer par la Société nationale immobilière (SNI) de la Caisse des Dépôts et par d'autres organismes qui seraient intéressés». De sont côté, la FFB s'est félicitée de l'attention portée au maintien de l'activité de son secteur. Pour la fédération, «l'extension d'une garantie de l'État sur les prêts immobiliers, dans un contexte général de défiance et de fuite face au risque, est de nature à soutenir le marché et à rassurer les investisseurs». De même, les constructeurs et les promoteurs immobiliers semblaient plutôt soutenir cette proposition. Quant à l'Union sociale pour l'habitat, elle espère que ces logements feront la part belle aux logements sociaux. Et propose pour «empêcher un effondrement du secteur de la construction », que les terrains où étaient programmés ces logements «puissent être revendus aux organismes HLM qui se chargeraient de la construction».

Des réserves pour le Snal, l'UNPI…
A ces échos plutôt positifs, certains organismes émettent des réserves. Le Syndicat national des professionnels de l'aménagement et du lotissement (Snal) a regretté que ces mesures ne touchent «pas la maison individuelle, ni les terrains à bâtir» par les aménageurs alors que le produit «maison individuelle représente 65% des logements neufs». De même, l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) déplore que «les problèmes de fond ne soient pas traités», car «les mesures prises vont soutenir l'activité pendant quelques mois seulement mais les candidats à l'accession n'ont plus les moyens d'accéder». Elle regrette également que «les nouveaux programmes de construction viennent abonder un marché saturé dans de nombreux endroits et ne répondent pas aux demandes réelles en matière de logements dans les zones tendues».
Du côté politique, l'opposition a fait entendre sa voix à travers Michel Sapin, secrétaire national du PS à l'économie, qui a notamment spécifié sur la chaine de télé LCI, qu'il fallait se méfier de mécanismes «de rachat de biens pourris».

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