Suite à l’effondrement de la patinoire de Bad Reichenhall en Bavière lundi dernier, Charles Baloche, responsable du département sécurité, structure et feu au CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) revient sur les moyens pour prévenir ce type d’accidents et tente d’expliquer le phénomène. Interview…
Batiactu : Selon vous, la neige est-elle une cause plausible de l’effondrement du toit de la patinoire de Bad Reichenhall en Bavière ?
Charles Baloche : Dans cet ouvrage – qui semble être une structure en bois lamellé-collé –, la quasi totalité de la toiture s’étant effondré, il semble bien, au vu des images, que la poutraison de toiture ait cédé, ce qui laisse penser effectivement à un problème de charge excessive de neige relativement à la capacité résistante de cette poutraison.
Batiactu : Quels sont aujourd’hui les moyens pour prévenir de tels risques ?
C. B. : La neige est un phénomène compliqué car sa densité varie, selon qu’il s’agisse de neige fraîche ou compactée, si la pluie tombe sur la neige, etc… Il ne s’agit pas pour autant d’un sujet méconnu : les risques d’effondrement sous charge climatique sont étudiés depuis longtemps. La prévention de ce genre de risque passe maintenant par le respect d’un certain nombre de normes qui définissent, d’une part, la sollicitation agissante, autrement dit les effets de la charge de neige à considérer, et d’autre part, les critères d’évaluation de la résistance de la construction. Il faut évidemment vérifier que la sollicitation agissante est bien, pour chacune des configurations possibles d’enneigement, inférieure à la capacité résistante, avec une marge de sécurité qui varie en fonction de la sensibilité de la construction, laquelle dépend de son poids propre. Les valeurs de ces marges sont prescrites dans ces normes de dimensionnement qui indiquent les calculs à effectuer. Les moyens de calculs nécessaires sont généralement modestes, à la disposition de tous les professionnels et pas nécessairement coûteux. Nous disposons aujourd’hui de tous les moyens pour prévenir de genre d’effondrement.
Batiactu : Comment peut-on alors expliquer cet effondrement ?
C. B. : Si le problème vient de la neige, cela peut être dû à la charge excessive de neige qui aurait été exceptionnellement supérieure à la charge de neige considérée lors du dimensionnement d’origine, du fait d’une météo particulière ayant conduit à une neige compacte et lourde. Cette hypothèse est peu probable en zone montagneuse où les enneigements sont systématiques l’hiver et les charges de neige bien connues.
Cet effondrement peut être également lié à une insuffisance de la capacité résistante, soit du fait d’un vice de conception ou d’exécution révélé seulement sous charge importante – charge qui n’aurait jamais été atteinte jusqu’alors depuis la mise en exploitation de l’ouvrage –, soit à cause d’un vieillissement prématuré de la construction ayant entraîné une détérioration de sa résistance d’origine. Bien que les structures soient réalisées à base de matériaux choisis pour leur faible sensibilité au vieillissement, la maîtrise du vieillissement des ouvrages nécessite toujours de veiller à leur bon entretien et à une surveillance régulière de leur état.
Mais les techniciens allemands devraient rapidement avoir quelques éléments techniques afin de déterminer les causes réelles.
Charles Baloche : Dans cet ouvrage – qui semble être une structure en bois lamellé-collé –, la quasi totalité de la toiture s’étant effondré, il semble bien, au vu des images, que la poutraison de toiture ait cédé, ce qui laisse penser effectivement à un problème de charge excessive de neige relativement à la capacité résistante de cette poutraison.
Batiactu : Quels sont aujourd’hui les moyens pour prévenir de tels risques ?
C. B. : La neige est un phénomène compliqué car sa densité varie, selon qu’il s’agisse de neige fraîche ou compactée, si la pluie tombe sur la neige, etc… Il ne s’agit pas pour autant d’un sujet méconnu : les risques d’effondrement sous charge climatique sont étudiés depuis longtemps. La prévention de ce genre de risque passe maintenant par le respect d’un certain nombre de normes qui définissent, d’une part, la sollicitation agissante, autrement dit les effets de la charge de neige à considérer, et d’autre part, les critères d’évaluation de la résistance de la construction. Il faut évidemment vérifier que la sollicitation agissante est bien, pour chacune des configurations possibles d’enneigement, inférieure à la capacité résistante, avec une marge de sécurité qui varie en fonction de la sensibilité de la construction, laquelle dépend de son poids propre. Les valeurs de ces marges sont prescrites dans ces normes de dimensionnement qui indiquent les calculs à effectuer. Les moyens de calculs nécessaires sont généralement modestes, à la disposition de tous les professionnels et pas nécessairement coûteux. Nous disposons aujourd’hui de tous les moyens pour prévenir de genre d’effondrement.
Batiactu : Comment peut-on alors expliquer cet effondrement ?
C. B. : Si le problème vient de la neige, cela peut être dû à la charge excessive de neige qui aurait été exceptionnellement supérieure à la charge de neige considérée lors du dimensionnement d’origine, du fait d’une météo particulière ayant conduit à une neige compacte et lourde. Cette hypothèse est peu probable en zone montagneuse où les enneigements sont systématiques l’hiver et les charges de neige bien connues.
Cet effondrement peut être également lié à une insuffisance de la capacité résistante, soit du fait d’un vice de conception ou d’exécution révélé seulement sous charge importante – charge qui n’aurait jamais été atteinte jusqu’alors depuis la mise en exploitation de l’ouvrage –, soit à cause d’un vieillissement prématuré de la construction ayant entraîné une détérioration de sa résistance d’origine. Bien que les structures soient réalisées à base de matériaux choisis pour leur faible sensibilité au vieillissement, la maîtrise du vieillissement des ouvrages nécessite toujours de veiller à leur bon entretien et à une surveillance régulière de leur état.
Mais les techniciens allemands devraient rapidement avoir quelques éléments techniques afin de déterminer les causes réelles.
