Après 10 ans d'enquête, le parquet de Bobigny a requis, mercredi 1er octobre, le renvoi en correctionnelle d'Aéroports de Paris (ADP), du constructeur GTM, filiale de Vinci, du bureau d'études Ingerop et de Bureau Veritas pour l'effondrement d'une partie du terminal 2E à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Désormais, il revient au juge d'instruction de décider de renvoyer ou non devant un tribunal les quatre entreprises. Précisions.

Après 10 ans d'enquête, Aéroports de Paris (ADP) et trois autres sociétés pourraient être bientôt jugées pour l'effondrement spectaculaire du terminal 2E, le 23 mai 2004 à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Ce dramatique accident avait fait quatre morts et sept blessés.

 

Au terme justement d'une instruction fleuve, marquée par de nombreux changements de magistrats instructeurs, le parquet de Bobigny a requis, ce mercredi 1er octobre, le renvoi en correctionnelle de quatre sociétés. Parmi les entreprises qui pourraient avoir à s'expliquer prochainement devant la Justice, figure Aéroports de Paris (ADP), maître d'ouvrage (concepteur) et maître d'oeuvre (client) du terminal 2E. Mais aussi le constructeur GTM, filiale du géant du BTP Vinci, le bureau d'études Ingerop et le groupe d'inspection et de certification Bureau Veritas.

Une décision devrait intervenir pas avant plusieurs mois

D'ailleurs, le parquet de Bobigny avait requis, fin juillet, le renvoi en correctionnelle de ces quatre sociétés, pour "homicides involontaires" et "blessures involontaires".
Avec ces réquisitions, il revient désormais au juge d'instruction en charge du dossier de décider ou non d'un renvoi. Une décision qui pourrait n'être rendue que dans plusieurs mois, des actes d'enquête complémentaires ayant été demandés par l'un des mis en cause, souligne à l'AFP une source proche du dossier.

"Une conception innovante mais aussi complexe, voire hasardeuse", d'après les enquêteurs

Pour rappel, le 23 mai 2004, onze mois après son inauguration, le toit du bâtiment s'était effondré sur une trentaine de mètres au niveau de la jetée d'embarquement du terminal 2E. Rapidement, l'enquête administrative, réalisée dans les semaines suivant le drame, avait conclu à un défaut de réalisation et de conception du bâtiment, la section effondrée étant considérée comme trop fragile, dès l'origine.

 

"Le terminal 2E relevait d'une conception innovante et audacieuse, mais aussi complexe, voire hasardeuse, sans marge de sécurité suffisante permettant de pallier une défaillance locale dans la zone qui s'est effondrée", expliquaient les enquêteurs au cours de la phase d'instruction en ajoutant que toutes les parties qui étaient intervenues pour la réalisation de ce bâtiment de 650 millions d'euros n'avaient pas émis des doutes sur cette réalisation. Par la suite, trois ans de travaux ont été nécessaires pour reconstruire entièrement le terminal de 700 m de long.

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