D'ici à 2014, au vu du potentiel du marché de l'efficacité énergétique, ce sont près de 70.000 professionnels qui devront être mobilisés pour répondre à la demande dans le bâtiment, soit 42% de plus qu'en 2009. C'est l'une des conclusions d'une étude de l'Ademe présentée la semaine dernière lors des Assises de l'Energie à Dunkerque. Détails.
C'est dans le cadre de l'expérimentation « Maisons de l'Emploi et Développement Durable » menée et présentée par l'Agence de développement et de la maîtrise de l'énergie qu'ont été dévoilés quelques chiffres sur les besoins de compétences et d'emplois dans le secteur de la construction pour les années à venir.
En effet, ce projet permet d'identifier les besoins en emplois et en compétences des territoires français et d'élaborer des plans d'actions adaptés. Un premier succès a été établi sur 3 territoires - Lille, Bayonne, le Grand Nancy. A l'échelle de l'Hexagone, l'étude a été réalisée sur 33 bassins d'emplois*, et principalement sur le secteur de la construction qui se situe aux avant-postes des évolutions réglementaires environnementales. Ainsi, il en ressort que si le potentiel du marché de l'efficacité énergétique devrait rester stable jusqu'en 2014, « la part du chiffre d'affaires liée à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables devrait croître de 47 à 330 % selon les territoires, notamment avec l'introduction de la RT 2012 », note l'Ademe.
Les métiers devront évoluer, la formation sera indispensable
L'agence explique que les besoins en compétences et le recours aux professionnels, en matière de conseil comme pour la réalisation des travaux, émaneront des maîtres d'ouvrage, particuliers et autres collectivités qui éprouvent des difficultés à appréhender les nouvelles réglementations. Du coup, elle chiffre ce besoin à 69.000 emplois équivalents temps plein d'ici à 2014, soit 42% de plus qu'en 2009, quand ils représentaient une population de 29.000 professionnels du bâtiment sur les 154.000 salariés sondés sur les 33 territoires étudiés. L'Ademe souligne également que ce besoin massif doit s'accompagner d'évolutions au sein de certains corps de métiers comme la maçonnerie, la plomberie, le chauffage ou la menuiserie. Si elle insiste sur la notion d'approche globale indispensable pour atteindre la performance énergétique dans le bâtiment, elle concède cependant que l'audit révèle que « peu de professionnels sont aujourd'hui en mesure de faire face à cette demande d'approche globale, en particulier par un manque de connaissance des enjeux ». Rappelons que c'est tout l'enjeu des grandes fédérations du bâtiment (FFB et Capeb) et de leurs labels respectifs, Pros de la performance énergétique et Eco-Artisans®…
Enfin, autre information principale de ce diagnostic : la formation. Là encore, la théorie et la pratique semblent ne pas se rejoindre, puisque « pour 8 chefs d'entreprise sur 10, la formation est difficilement accessible par manque de temps ». Elle est pourtant un « enjeu de taille », martèle l'Ademe, qui précise que les principaux besoins en formation portent sur la mise en œuvre de matériaux d'isolation, la pose d'équipements à base d'énergies renouvelables et l'étanchéité à l'air.
* 39.000 établissements, 154.000 salariés concernés, 3.5 millions de logements, 7 millions d'habitants
Du 24 au 26 janvier dernier, se sont tenues les Assises de l'Energie à Dunkerque à l'initiative de l'Ademe. Objectif ? Renforcer son engagement auprès des collectivités. Ce fut l'occasion de présenté l'expérimentation « Maisons de l'Emploi et Développement Durable » menée dans 33 bassins d'emplois (lire ci-dessus) et également de mettre à l'honneur les 7 nouvelles collectivités qui se sont engagées avec l'Ademe dans la démarche Cit'énergie. Ce label récompense pour 4 ans les collectivités qui s'engagent dans une politique énergie climat ambitieuse et durable, constituant une démarche volontaire vers l'élaboration d'un Plan Climat Energie Territorial qui sera obligatoire pour l'ensemble des collectivités (supérieures à 50.000 habitants) d'ici au 31 décembre 2012.