Electricité de France a lancé mardi matin la mise aux enchères d'une première tranche de 1.200 mégawatts (MW) de ses capacités de production d'électricité. Une première qui annonce l'émergence d'un marché de gros en France.

Ces premières enchères, qui concernent trois produits différents (800 MW d'électricité en base, 200 MW en pointe et 200 MW issus de la cogénération), se dérouleront pendant deux jours ou un peu plus, la durée dépendant de la convergence de l'offre et de la demande précise l'AFP. Le résultat sera connu mardi soir ou mercredi matin.

"Quarante-cinq enchérisseurs y participent, c'est plus que ce que nous attendions et c'est la garantie d'une vraie concurrence. Ce sont de grands électriciens européens, des traders, de gros clients industriels ou encore des distributeurs d'électricité non nationalisés en France comme la Régie de Grenoble ou de Metz", a précisé Loïc Capéran, directeur général délégué clients d'EDF lors d'une conférence de presse.

Conformément aux engagement pris par l'électricien devant la Commission européenne (afin de pouvoir entrer dans le capital de l'électricien allemand EnBW) d'ici 2003, 6.000 mégawatts de droits de tirage, soit l'équivalent de six réacteurs nucléaires, seront mis aux enchères.

"Ces enchères vont permettre de créer un marché de gros en France, lui-même étape vers un marché unique européen de l'électricité", s'est félicité Loïc Capéran. En France, le marché de gros est optionnel, contrairement à l'Allemagne ou à la Grande-Bretagne où il est obligatoire.

Ces 6.000 MW représentent 42 térawatts/heure (TWh), soit un tiers du marché français ouvert à la concurrence. Les 1.200 MW proposés aux enchères à partir de mardi équivalent à 8 milliards de kilowatts/h (KWh), soit les deux tiers de la consommation annuelle d'un pays comme la Suisse ou deux fois celle de Paris.
Les prochaines tranches d'enchères se dérouleront en novembre et janvier.

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