EDF a gagné le bras de fer qui l'opposait à Poweo, Direct Energie et GDF Suez. Le fournisseur historique pourra vendre son électricité nucléaire à ses concurrents pour 40, puis 42 euros le mégawattheure, selon le gouvernement qui vient de trancher en ce sens.
Dans le match opposant EDF à ses concurrents concernant le prix de gros de l'électricité nucléaire, le gouvernement vient d'arbitrer en faveur d'EDF. Le fournisseur d'électricité historique réclamait un prix de départ à 42 euros le mégawattheure, pour une montée progressive vers 45 ou 46, alors que ses concurrents réclamaient que soit maintenu le tarif actuel de 35 euros. Eric Besson, ministre de l'Industrie et de l'Energie, a annoncé mardi matin au micro d'Europe 1 que le prix de vente de l'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents serait fixé à 40 euros le mégawattheure. Cette tarification entrera en vigueur le 1er juillet 2011 dans le cadre de la loi Nome (Nouvelle organisation du marché de l'électricité), et passera à 42 euros le 1er janvier 2012. Cette loi oblige EDF à vendre jusqu'à 25% de la production de ses centrales à ses concurrents, mais ne peut rentrer en application qu'une fois fixé le prix de vente par le gouvernement.
Après cette annonce, le titre en bourse d'EDF a grimpé de 5%, alors que ceux de ses concurrents ont accusé des baisses. A l'instar de ces derniers, les particuliers et entreprises pourraient aux-aussi faire grise mine en regardant leur facture d'électricité, qui devrait augmenter. Sauf si le gouvernement annonçait un gel des prix. Eric Besson a en effet assuré que le tarif du gaz n'augmenterait «pas avant le 1er juillet 2012», soit… juste après l'élection présidentielle.
Les associations de consommateurs, à l'image d'UFC Que choisir, dénoncent pour leur part une décision qui «va mécaniquement faire flamber les tarifs de l'électricité». Un document de la Commission de régulation de l'énergie avait estimé, en mai 2010, que si le prix de l'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique) venait à être fixé à 42 euros, les tarifs pour les particuliers devraient alors augmenter de 25 à 30% d'ici à 2015.