Grands chantiers industriels, renouvellement des compétences, forte présence à l'international… Le leader mondial de l'électricité aux 160.000 salariés est présent aujourd'hui sur l'ensemble des métiers du secteur. 30 % des effectifs devraient partir, en effet, à la retraite d'ici à 2020. D'où la nécessité pour le groupe de recruter, comme nous l'explique Marianne Laigneau, directeur des ressources humaines de l'électricien historique.

Batiactu : Quelle est la particularité du groupe EDF ?
Marianne Laigneau :
Dans un périmètre international extrêmement large et très concurrentiel, je suis responsable des ressources humaines d'un groupe de 160.000 salariés dont 100.000 en France, présent dans la production, la commercialisation, le transport, et la distribution d'électricité. Il existe aussi de forts enjeux de développement à l'international.

 

EDF Energy, notre première filiale britannique, compte aujourd'hui près de 15.000 personnes, et vient de signer un accord historique avec le gouvernement anglais (Ndlr : le 21 octobre dernier) pour la construction des deux EPR (réacteurs de troisième génération) dans ce pays. Nous sommes également bien implantés en Italie, Belgique et Pologne et comptons également des implantations un peu plus lointaines en Asie : Chine, Vietnam, Laos, Thaïlande. EDF construit avec son partenaire chinois deux tranches EPR à Taishan (sud de la Chine), sur l'un des plus importants chantiers nucléaires au monde. Par ailleurs, nous sommes aussi présents aux Etats-Unis et au Brésil, avec une centrale thermique située à deux heures de Rio.

 

Batiactu : Quelle est la place de l'emploi, de la formation et de l'alternance à l'intérieur de votre groupe ?
Marianne Laigneau :
Dans un groupe présent sur l'ensemble des métiers de l'électricité, avec un chiffre d'affaire de près de 76 milliards d'euros en 2013 et près de 13 milliards d'euros investis par an, notre priorité demeure le maintien de nos compétences techniques, que ce soit par le recrutement ou la formation.

 

Batiactu : Quel bilan justement dressez-vous des recrutements en France au cours de l'année 2013 ?
Marianne Laigneau :
Comme en 2012, nous avons recruté 6.000 recrutements en CDI en 2013. Le groupe EDF se place cette année encore dans le top 5 des entreprises qui recrutent en France, aux côtés de Mac Donald's, Vinci et SNCF. C'est une dynamique positive qui concerne toutes les régions, avec en tête l'Ile-de-France et Rhône-Alpes-Auvergne, ainsi que tous les métiers du groupe : la production (3.000 recrutements), la distribution (1.700 recrutements) et la commercialisation (660 recrutements).

 

Batiactu : C'est en quelque sorte un coup de jeune sur les effectifs ?
Marianne Laigneau :
Parmi nos 33.000 nouveaux salariés recrutés depuis 2009, un nouvel embauché sur deux a moins de 26 ans, et les trois quarts ont moins de 30 ans : c'est donc un véritable renouvellement générationnel que nous avons engagé ! Mais au-delà des chiffres, la fierté réside dans la contribution du groupe à la formation et à l'emploi des jeunes. Cela fait deux ans que nous créons près de 2.000 emplois nets.

 

Batiactu : Sur un marché de l'emploi qui reste très concurrentiel, tirez-vous votre épingle du jeu ?
Marianne Laigneau :
EDF est une entreprise extrêmement attractive du fait de sa position de leader, dans un secteur lui-même attractif, l'énergie. Le nombre de candidatures reçues (+ 600.000) a augmenté de 20 % par rapport à 2012. Cela est dû aussi à une politique marque employeur dynamique et à des relations étroites avec le monde universitaire.

 

Il faut également souligner l'investissement de nos équipes qui ont été présentes sur plus de 40 forums écoles et salons de recrutement, en France et à l'international. Plusieurs dizaines de visites de sites et de conférences ont été spécialement organisées pour les étudiants, animées par des experts EDF. Cette année encore, Energy Day, notre salon de recrutement, a rassemblé en décembre dernier, 2.200 étudiants à Paris.

 

Batiactu : Changer de métier et changer de branche, est-ce une réalité ?
Marianne Laigneau :
Bien sûr, c'est une réalité dans ce grand groupe. Nous comptons 240 métiers dans le groupe EDF. Des possibilités sont offertes aux salariés pour leur permettre d'évoluer à l'intérieur à l'intérieur de leur métier, de développer leurs compétences et d'occuper différents postes dans la même branche d'activité. Les passerelles entre les différentes entités sont aussi facilitées. La mobilité chez nous est donc bien encouragée.

 

Batiactu : Quel est alors le profil pour réussir au sein d'EDF ?
Marianne Laigneau :
La première base est d'être un professionnel dans son domaine spécifique que ce soit les métiers techniques, comme l'ingénierie, la finance, les ressources humaines, le juridique, ou la communication.

 

Le leadership, la capacité à prendre des initiatives, et à innover sont des qualités recherchées. Il n'y a donc pas de profils privilégiés. Plus qu'un profil type, ce qui compte, avant tout, c'est la diversité et l'enrichissement du parcours.

 

Batiactu : Comment se porte la formation dans l'entreprise ?
Marianne Laigneau :
Avec plus de 9% de la masse salariale, soit plus de 500 millions d'euros investis dans la formation professionnelle, nous sommes très au-delà de la moyenne nationale. Nous considérons aussi l'alternance comme un vrai levier de recrutement et d'insertion. A la rentrée 2013, 3.800 alternants ont été accueillis en première année (Ndlr : 6.000 apprentis au total).
Près d'un nouvel embauché sur 4 est un alternant formé par le groupe. Ce sont des chiffres supérieurs à nos engagements pris dans le cadre de l'accord Défi Formation de 2010.

 

Batiactu : Quelle est la place des femmes au sein de votre groupe ? Menez-vous une politique volontariste à leur égard ?
Marianne Laigneau :
Comme toute entreprise technique, notre groupe a souvent la réputation d'être plutôt masculin. Nous avons donc entrepris des efforts de féminisation dans nos recrutements, avec 30 % de femmes parmi les nouveaux embauchés (+2 points par rapport à 2012).

 

Nous encourageons nos salariés à faire une véritable carrière dans les métiers techniques car parfois certaines d'entre elles, vers 35-40 ans, souvent après une maternité, ont tendance à se détourner de certains postes. Nous cherchons à les aider à croire en leurs chances et à prendre des responsabilités pour devenir chefs d'équipes.

 

Batiactu : Par quels moyens avez-rétabli l'égalité des salaires entre les hommes et les femmes chez EDF ?
Marianne Laigneau :
Depuis 2009, EDF mène une politique volontariste visant à assurer l'égalité salariale entre les hommes et les femmes dans un secteur, l'industrie, où l'on observe encore une différence salariale de près de 15 %. Cette égalité est atteinte depuis plusieurs années et elle s'accompagne d'actions visant à favoriser l'équilibre entre vie au travail et vie personnelle, tant chez les femmes que chez les hommes, mais ce n'est ni une politique de quotas ni de discriminations positives, mais des engagements que nous prenons et dont nous mesurons l'atteinte.

 

Découvrez la suite de l'article dès la page 2, dédiée à la mutation du temps de travail chez EDF

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