Sans surprise, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a confirmé ce jeudi 5 septembre le report de l'entrée en vigueur de l'écotaxe PL au 1er janvier 2014. En cause, des dysfonctionnements dans le dispositif livré par Ecomouv'. Mais aussi, un nombre de véhicules enregistrés encore insuffisant…
La semaine dernière, Frédéric Cuvillier, ministre des Transport, demandait un état des lieux sur la procédure d'enregistrement des camions, alors qu'elle est en application depuis le 19 juillet dernier. Il laissait sous-entendre qu'un report pouvait être envisagé au début de l'année prochaine, au lieu d'entrer en vigueur le 1er octobre comme prévu.
C'est chose confirmée ce jeudi 5 septembre 2013. Selon le ministère, "les vérifications effectuées cet été par l'Etat ont révélé des dysfonctionnements persistants qui doivent impérativement être corrigés avant la mise en service du dispositif". Mise en cause, la société Ecomouv' doit maintenant "livrer dans les meilleurs délais un dispositif corrigé, conformément au contrat de partenariat", indique le communiqué du ministère.
Faute rejetée
Selon le quotidien Le Figaro, un peu moins de 20.000 véhicules équipés de boîtiers sur un total de 800.000 concernés étaient enregistrés. Si les chiffres varient, en tout cas, ils n'atteignent pas à ce jour les objectifs pour que le dispositif soit mis en œuvre. Seule solution, annoncer un report. Pour se dédouaner un peu, le ministre a évoqué "le manque de préparation du dispositif et d'anticipation des difficultés sous le précédent gouvernement".
Pour rappel, l'écotaxe pour les poids lourds est une des mesures phares du Grenelle de l'environnement, initié par Nicolas Sarkozy. Elle a pour objectif de faire payer l'usage des routes et autoroutes non concédées par l'utilisateur, en dégageant des recettes pour financer les infrastructures de transport et à modifier les comportements des transporteurs. Sont concernés les véhicules de 3,5 tonnes et plus, aussi bien français qu'étrangers.
La Confédération du commerce de gros (CGI) a publié des chiffres issus d'une enquête menée le 30 août dernier. Selon elle, 98% des dossiers des entreprises n'ont pas été encore traités, soit 2% des véhicules qui sont à ce jour équipés du boîtier.
Face à ce "fiasco annoncé", la CGI persiste à dénoncer son exclusion des débats, compte tenu du poids du secteur qu'elle représente (700 M€ de CA, 1 million de salariés et une flotte de 50.000 véhicules).