La société Neoen va faire appel de la décision d'annulation du permis de construire d'une centrale solaire au sol à Larçay (Indre-et-Loire), obtenue par deux associations écologistes auprès du tribunal administratif d'Orléans. Le bras de fer vert va donc continuer entre énergie renouvelable et biodiversité.
Saisi par deux associations de protection de l'environnement - la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et la Société d'étude, de protection et d'aménagement de la nature en Touraine (Sepant) - le tribunal administratif d'Orléans avait annulé, le 27 janvier dernier, le permis de construire d'une centrale photovoltaïque au sol de 10 MW, non loin de Tours. Son exploitant, la société Neoen entend faire appel de cette décision, afin de poursuivre le développement de cette ferme d'une vingtaine d'hectares, un investissement de 10 M€.
D'un côté, les associations écologistes soulignent la présence sur le site prévu, de huit espèces protégées, oiseaux (fauvette pitchou, busard Saint-Martin), amphibiens, libellules, orchidées sauvages ainsi qu'une espèce rarissime de nénufar. Le président de la Sepant, Pierre Richard, déclare à propos de l'annulation du permis de construire : "Cet arrêté est précurseur, car il fixe un cadre aux nombreux autres projets d'énergies renouvelables. Les naturalistes ne sont pas contre les énergies alternatives, bien au contraire. Mais ça ne peut pas se faire au détriment de la biodiversité. Les sols de France sont suffisamment artificialisés. Le solaire, c'est mieux sur les toits". L'intéressé avance même que le Ministère de l'Ecologie travaillerait à une réglementation allant dans ce sens.
Impact écologique maîtrisé selon l'exploitant
A l'opposé, le directeur général de Neoen, Paul-François Croisille, rétorque : "La faune et la flore continuent d'exister dans ces installations. De plus, nous nous engageons à replanter le même nombre d'arbres, et les enjeux écologiques sont identifiés et pris en compte". Il précise que la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement avait bien validé les mesures proposées dans le cadre de l'étude d'impact.
Au mois de décembre 2015, Neoen avait inauguré la plus grande centrale photovoltaïque au sol, à Cestas en Gironde. Une installation 30 fois plus puissante que celle de Larçay.