ECLAIRAGE. Depuis le 1er janvier 2018, la réglementation impose aux établissements accueillant des enfants de se pencher sur la qualité de leur air intérieur. Comment ça marche ? Que faut-il faire ? Élément de réponse.
Quand on parle de confort et de bien-être dans un bâtiment on pense souvent isolation thermique. Mais de plus en plus, la question de la qualité de l'air intérieur est évoquée. Plus que le confort, il s'agit même d'un enjeu sanitaire. Les campagnes nationales de mesures réalisées par l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI) depuis 2001 montrent d'ailleurs que la qualité de l'air que nous respirons "peut avoir des effets sur la santé et le bien-être, depuis la simple gêne (olfactive, somnolence, irritation des yeux et de la peau) jusqu'à l'apparition ou l'aggravation de pathologies aigues ou chroniques : allergies respiratoires, asthme, cancer, intoxication mortelle ou invalidante, etc." Et cela est encore plus vrai pour les plus jeunes. C'est pourquoi, un nouveau dispositif réglementaire impose même depuis le 1er janvier 2018 aux établissements recevant un jeune public (crèche, maternel et primaire), de surveiller la qualité de l'air intérieur dans leur bâtiment (articles L. 221-8 et R. 221-30 et suivants du code de l'environnement).
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Etat des lieux et programme d'actions
Une surveillance qui repose sur une démarche en trois temps, à commencer par un état des lieux des système d'aération et de ventilation de l'établissement. "Ils doivent recenser les bouches de ventilation et si elles existent, préciser leur état (sont-elles ou non encrassées), et si les filtres ont été changés, sachant qu'ils doivent l'être tous les six mois", nous explique Yves Bazin, responsable marketing Solutions tertiaires chez Aldes. Pour les réaliser cette évaluation, le ministère de la Transition écologique et solidaire a mis en ligne un guide pratique, précise-t-il aussi.
Une fois cet état de lieux fait, les établissements doivent mettre en œuvre un programme d'actions de prévention. Il est estimé qu'environ trois écoles sur quatre ne bénéficient pas de système de ventilation, nous confie Yves Bazin. "Une grande partie d'entre elles ouvrent donc les fenêtres pour renouveler l'air. Mais cela n'est pas satisfaisant car c'est un effet à court terme" et surtout cela ne fait pas baisser suffisamment les taux de C0². Alors que la norme recommande un niveau de 1.000 ppm (particules par millions), les études réalisées dans plusieurs établissements montrent que le niveau tourne autour des 3 à 4.000 ppm. Si les établissements déterminent elles-mêmes leurs actions, les équipes d'Aldes estiment que c'est l'occasion de les sensibiliser à cette question et les engager à prendre des mesures efficaces pour améliorer la qualité de l'air intérieur. "Pour la ventilation, nous prônons des solutions de ventilation double flux ou de traitement de l'air", précise Yves Bazin.
Penser solution globale en cas de rénovation
Dans le cadre de groupe de travail sur la rénovation énergétique des bâtiments éducatifs lancé par le Plan Bâtiment Durable, une approche globale est observée. Le travail de sensibilisation ne concerne pas que les systèmes de ventilation, souligne le responsable d'Aldes qui rappelle qu'un partenariat a d'ailleurs été signé en juin 2017 avec d'autres industriels comme Gerflor (sols) ou Tollens (peintures).
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"Nous proposons une solution qui permet d'avoir un bon confort et une bonne qualité de l'air dans les salles de classes ou les crèches. De notre côté nous avons fait en sorte que l'air soit filtré de l'extérieur, renouvelé et évacué, nous explique Yves Bazin. Tollens a développé une gamme de peinture qui permet par exemple de transformer les aldéhydes, nocifs pour la santé, en vapeur d'eau", ajoute-il. S'ils proposent des solutions permettant d'avoir un bon confort et une bonne qualité de l'air dans les salles de classes ou les crèches mais "si derrière ces solutions, on peint avec une peinture nocive, chimique, ou on installe des sols qui dégagent des particules chimiques, alors il y aura toujours des sources de pollutions intérieures élevées", prévient-il. Améliorer globalement la qualité de l'air intérieur passe donc par une solution globale en cas de rénovation, prenant en compte la ventilation mais aussi les matériaux posés.
Enfin, la troisième étape de ce dispositif réglementaire consiste à mener des campagnes de mesures de la qualité de l'air intérieur, qui devront être réalisées tous les 7 ans ou tous les deux ans en cas de dépassement des valeurs limites. Après les crèches, maternelles et écoles primaires, l'obligation de surveillance sera rendue obligatoire au 1er janvier 2020 pour les centres de loisirs et établissements d'enseignement ou de formation professionnelle du second degré (collèges, lycées, etc...) et au 1er janvier 2023 pour les autres établissements recevant du public.