JUSTICE. L'Ecole nationale supérieure d'architecture de Montpellier (Ensam) fait l'objet, depuis un an, d'enquêtes liées à des possibles cas de harcèlement. Suite à un signalement, en octobre, au procureur de la République, une enquête préliminaire a été ouverte. Le ministère de la Culture a, de son côté, lancé des "procédures disciplinaires" et va nommer une direction provisoire à l'établissement.
Une enquête préliminaire portant sur des faits de harcèlement moral et sexuel au sein de l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Montpellier (Ensam) a été ouverte "récemment", a indiqué, le 16 décembre, le procureur de Montpellier Fabrice Bélargent. "Il n'y a pas de plainte stricto sensu mais une dénonciation de plusieurs enseignants de l'école", a précisé le procureur à l'AFP, confirmant des informations du quotidien Midi Libre.
Le ministère de la Culture a annoncé, le lendemain, avoir engagé des "procédures disciplinaires" après la dénonciation de faits de harcèlement moral et sexuel. Le ministère de tutelle des écoles d'architecture a "mis en œuvre l'ensemble des procédures disciplinaires qui s'imposent suite aux fait établis" par l'enquête administrative lancée à l'arrivée de Roselyne Bachelot, à l'été. L'administration indique par ailleurs avoir elle-même "procédé à un signalement sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale, lequel a été transmis au procureur de la République de Montpellier".
Enfin, "une personnalité bénéficiant d'une connaissance approfondie du secteur culturel et d'une expérience confirmée de postes à responsabilités se verra confier en janvier pour une durée prévisible de six mois la direction provisoire de l'école. Sa priorité sera de restaurer un climat d'étude serein", indique-t-on rue de Valois.
Trois enquêtes se sont succédées depuis un an
Un climat délétère au sein de l'Ensam avait été dénoncé en mai sur un site local d'information, se basant sur les conclusions d'un pré-rapport sur les risques psycho-sociaux dans l'établissement, lancé en 2019. Des propos et comportements relevant du harcèlement moral et de possibles violences sexuelles ou sexistes visant des étudiants, des enseignants ou des personnels administratifs ont été dénoncés en interne par une vingtaine de personnes et ont donné lieu à l'enquête administrative diligentée par les services ministériels.
Au plan pénal, une quinzaine d'enseignants avaient également fait un signalement au procureur de la République de Montpellier fin octobre. Au même moment, des tags avaient recouvert des murs de l'établissement. On pouvait notamment lire en noir sur fond blanc "complicité" et "harcèlement" ainsi que les noms de certains membres de la direction.