Une école d'architecture alliant tradition industrielle et modernité (diaporama)

Dans le cadre de la restructuration et de la modernisation des écoles d’architecture en Ile de France, le ministère de la Culture et de la Communication a engagé la construction de nouveaux locaux pour l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris – Val de Seine. Les quatre écoles d’architecture de Paris, soit 1.500 élèves et 300 professeurs, sont donc réunies depuis quelques semaines dans des locaux imaginés par Frédéric Borel, le long de la Seine dans le quartier de Bercy.

L’établissement de 15.000 m² SHON est constitué à deux tiers d’un bâtiment neuf et à un tiers d’une ancienne usine d’air comprimé. Pour intégrer la halle et la cheminée de l’ancien site industriel à l’école, Frédéric Borel a préféré la complémentarité au mimétisme. «Nous ne voulions pas répliquer la halle, mais au contraire créer un bâtiment totalement détaché, dont le centre de gravité est la cheminée». La partie neuve regroupe trois amphis, l’administration et des salles de classes et ateliers sur 7 étages. Dans l’ancienne halle ont été installées une salle d’expérimentation et la bibliothèque. «Il s’agit d’un niveau de prestation remarquable» note Jean-Claude Moreno, directeur de l’école.

Une bibliothèque dans l’ancienne usine
L’ossature métallique de l’ancienne usine a été conservée, mais les murs, qui n’étaient pas étanches, ont été remplacés par un voile de béton doublé, recouvert d’un parement en briques qui redonne au bâtiment son esthétique historique. La toiture, la charpente ainsi que la cheminée sont classées à l’inventaire des bâtiments de France. Au milieu du site, la cheminée vit grâce à l’escalier hélicoïdal menant à la bibliothèque. Dans cette grande pièce, la lumière pénètre à travers les grandes baies vitrées au nord et au sud du bâtiment. La charpente originale a été gardée mais le plafond a été entièrement refait et doté de lames isolantes trouées pour soigner l’acoustique.

Zone inondable
L’une des contraintes du projet résidait dans la zone inondable où s’élève l’école. Le bâtiment neuf a été conçu, «un peu comme une plateforme off-shore» explique Frédéric Borel. Au centre, «on descend dans une zone opaque par le haut, comme dans un sous-marin» continue l’architecte. Les différents bâtiments communiquent mais peuvent aussi fermer l’accès au reste de l’école. «Les ateliers peuvent ainsi être utilisés sous des formes variées, de manière collégiale ou indépendante» commente Frédéric Borel. A chaque étage, les terrasses donnant sur les ateliers communiquent. «Je n’ai pas pensé ce projet pour des architectes mais pour des étudiants» note Frédéric Borel.

Côté Seine, le bâtiment neuf a été réalisé avec du béton blanc poli préfabriqué. A d’autres endroits, un béton auto-plaçant noir matricé a été utilisé. Au-dessus, le béton auto-plaçant gris est parsemé d’inserts en résine en forme de navettes pour masquer les trous laissés par la banche de coffrage.

Visite de l'école Paris Val-de-Seine