Près de Montpellier, une nouvelle génération d’élèves entame cette rentrée 2004 dans un lycée lui aussi nouvelle génération, où domine la Haute Qualité Environnementale.

Né en 1943, l’architecte et urbaniste Pierre Tourre a suivi en 2002 une formation sur la Haute Qualité Environnementale à l’Ecole d’Architecture de Paris La Villette. HQE et développement durable font depuis toujours partie de ses préoccupations. Pour le lycée du Pic Saint Loup à Saint-Clément de Rivière (près de Montpellier), l’architecte s’est attaché à «retrouver un savoir construire ancestral adapté aux évolutions contemporaines».

Conscient de l’impact que peut avoir un bâtiment sur l’environnement, et sur le bien-être de ses occupants, Pierre Tourre et ses collaborateurs ont dirigé le projet vers une démarche HQE, proche de «l’architecture méditerranéenne traditionnelle», c’est-à-dire d’une architecture : bâtie à partir de matériaux locaux, adaptée au climat (vent, soleil), agréable à vivre et économe.

Stratégie environnementale...
D’une surface de 15.000 m2, le lycée du Pic Saint Loup fusionne avec le terrain sur lequel il repose, tout en s’affirmant dans le paysage.

Insérés avec respect à la topographie, les divers bâtiments deviennent des éléments du relief. Le niveau du rez-de-chaussée émerge en continuité avec la nature rocheuse du site, en un socle puissant habillé de pierres locales. Ce socle abrite toutes les fonctions communes de l’établissement (entrée, administration, vie scolaire, CDI, cyber-cafétéria) et sert d’appui à l’étage des classes, accessible depuis la cour par des passerelles.

Les 4 bâtiments d’enseignements en béton - disposés de manière parallèle mais décalée - et l’amphithéâtre - en forme de tronc de cône inversé et habillé de lames de châtaignier - créent un signal dans le paysage.

...et stratégie climatique
L’utilisation de matériaux durables (pierre, béton, bois), à faible entretien, s’inscrit dans une stratégie d’économie d’énergie où les éléments climatiques sont mis à profit. Des systèmes techniques simples et efficaces optimisent le confort thermique et l’éclairage naturel.

Eté comme hiver, une ventilation naturelle aère les classes en produisant un balayage qui va de bas en haut, du côté fenêtre au côté couloir. L’air pénètre par des prises situées au-dessus d’un double plancher, traverse la salle et en est extrait par un modèle de cheminée australien placé en haut du couloir de circulation. Lors d’une journée d'été, les élèves bénéficient d’une température intérieure inférieure de 5 degrés par rapport à l’extérieur. La nuit, le bâtiment se vide de sa charge thermique.

Faisant l'économie de système de climatisation et optimisant l'éclairage artificiel, la puissance électrique installée est de 180 KW, soit cinq fois moins qu'une installation classique.
La lumière solaire pénètre largement dans les classes, mais sans éblouir car les rayons se réfléchissent sur un auvent en métal, appelé «étagère à lumière», puis sur le plafond blanc des salles pour une diffusion uniforme. Un autre auvent ou «ombrière», mêlant lames multicolores et capteurs photovoltaïques à l’entrée de l’établissement, transforme l’ensoleillement en énergie : 5KW.

Pierre Tourre explique que «depuis son ouverture en septembre 2003, et pendant un an encore, le lycée du Pic Saint Loup est l’objet d’une campagne de mesures menée par la mission EVA, comme EVAluation». Cette mission vérifie les caractéristiques annoncées comme HQE - consommation d’énergie, confort thermique, facteur de jour supérieur à 2, mais aussi l’acoustique - et interroge également tous les utilisateurs des lieux (élèves, professeurs et personnels).

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