Autrefois sombre et mal agencée, une maison bordelaise s'est totalement métamorphosée après seulement deux mois de travaux. Grâce à une intervention ciblée sur la partie arrière, en particulier sur sa façade, elle a gagné en cohérence, en lumière et entretient désormais un vrai lien avec son jardin.
Un escalier extérieur pour accéder au jardin, un autre pour descendre à la chambre située au sous-sol et encore un troisième pour ressortir de là... Le moins que l'on puisse dire c'est que la circulation était très compliquée à l'arrière de la maison que l'architecte et designer d'espaces Elodie Bonnet a récemment rénovée. Par ailleurs, la véranda qui avait été installée à l'origine pour faire la transition entre l'intérieur du logement et le jardin n'assumait plus du tout son rôle.
N'ayant jamais été véritablement aménagée et étant mal isolée, elle avait fini par s'encombrer et ne plus être vraiment utilisée. "L'habitation a subi plusieurs vagues de travaux ce qui a abouti à un plan extrêmement compliqué et à une circulation alambiquée", explique Elodie Bonnet. Une situation qui faisait complètement oublier son charme.
Restaurer un lien entre le dedans et le dehors
Devant le grand nombre d'incohérences relevées, l'architecte a donc dû travailler sur plusieurs axes en même temps. Elle s'est efforcée de simplifier le plan, d'amener de la fluidité dans la circulation, mais également d'apporter de la luminosité. "La véranda était séparée du reste de la maison par un mur. Du coup, les pièces aménagées derrière ce mur - en l'occurrence un salon et une cuisine - étaient très sombres. Par ailleurs, elles ne profitaient pas non plus de la vue sur le jardin". Un autre problème qu'Elodie Bonnet a également souhaité résoudre. "Il n'y avait aucune communication entre l'intérieur et l'extérieur de la maison, déplore-t-elle. C'est tellement rare d'avoir un jardin en ville qu'il est vraiment dommage de ne pas en profiter. J'ai donc tout fait pour restaurer un lien entre le dedans et le dehors".
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Un chantier placé sous le signe d'une restructuration complète
On l'aura compris : le travail de l'architecte s'est concentré à l'arrière de la maison. Afin de permette à la propriétaire des lieux de profiter au mieux de son jardin et de favoriser la lumière, Elodie Bonnet a multiplié les interventions. Elle a fait supprimer la véranda, démolir le mur qui la séparait du reste du logement et fait rabaisser le sol au niveau du rez-de-jardin. Désormais, habitation et jardin sont ramenés sur le même plan et l'on atteint une hauteur de plus de quatre mètres sous plafond.
Par ailleurs, l'escalier extérieur qui permettait d'accéder au jardin a disparu. Il a été remplacé par un nouveau à l'intérieur qui a la particularité d'avoir été créé dans l'épaisseur du mur de séparation entre la véranda et le logement. "Se servir de lui pour fabriquer l'escalier nous a permis de limiter les coûts tout en évitant la perte de place, commente l'architecte. Il nous a suffi de venir découper des marches dedans et de les habiller de lames d'acier ornées de motifs antidérapants". Une paroi ajourée, fabriquée dans le même acier, a été ajoutée pour marquer plus clairement la séparation entre les niveaux. "Elle a également permis de cloisonner la chambre car l'escalier structure la pièce", précise Elodie Bonnet.
Une façade entièrement vitrée
Si la liaison entre le rez-de-chaussée et le rez-de-jardin a été simplifiée, celle entre le rez-de-jardin et le sous-sol, où se trouve la chambre, aussi. "L'escalier qui permettait d'accéder de l'un à l'autre n'était vraiment pas pratique, indique notre interlocutrice. Il fallait se baisser pour l'emprunter". Pour faciliter la circulation vers la chambre, cette dernière a donc tout bonnement décidé de condamner cet escalier et d'en créer un nouveau ailleurs. Il prend sa source à l'opposé de l'ancien et présente, comme le premier, une certaine singularité puisqu'il a été fabriqué à partir des anciennes marches. "Par chance, elles s'intégraient parfaitement dans la nouvelle trémie", se félicite l'architecte.
Pour finir, l'architecte a fait installer une façade presque entièrement vitrée. Elle dit avoir conçu le calepinage de manière à ce que le linteau principal de la structure ne gâche pas la vue depuis le salon sur le jardin. Une précaution particulièrement appréciée par la propriétaire des lieux.
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Coupe terrain
L'architecte Elodie Bonnet, qui exerce à Mérignac, près de Bordeaux, vient de terminer la rénovation d'une "échoppe bordelaise" : un type de maison urbaine traditionnelle très répandu dans la ville de Bordeaux et ses alentours.
Façade avant et après
L'habitation se déployait sur plusieurs niveaux ce qui rendait la ciculation difficile. Par ailleurs, une véranda - censée assurer la transition entre l'intérieur et l'extérieur - ne remplissait pas bien son rôle.
Côté jardin avant travaux
A l'arrière, la façade de la maison était très austère. L'accès au jardin se faisait par un escalier extérieur. Un autre escalier semi-enterré lui donnait aussi accès depuis le sous-sol.
Intérieur véranda/Avant travaux
La véranda était encombrée et mal isolée du coup, la propriétaire ne la fréquentait presque plus.
Séparation véranda/maison
Un mur porteur séparait la véranda de la partie arrière du logement. Il coupait donc la vue des occupants sur le jardin et empêchait la luminosité de pénétrer dans la maison.
Ancien escalier intérieur
Pour accèder à la chambre située au sous-sol, il fallait emprunter un escalier biscornu et très bas de plafond.
Travaux
Afin de rétablir un lien entre l'intérieur et l'extérieur, Elodie Bonnet a décidé de rabaisser le sol de la maison sur toute la partie autrefois occupée par la véranda.
Démolition mur
Le mur qui séparait la véranda de la maison a également été abattu afin de rétablir les vues sur le jardin et favoriser la lumière. Ce mur étant porteur, il a fallu installer une poutre métallique en HEA.
Création nouvel escalier
Un nouvel escalier a été créé dans l'épaisseur de ce mur. Les marches ont été directement dans la structure du mur puis habillées d'acier.
Nouvel escalier intérieur
L'escalier assure une transition directe ente le rez-de-chaussée et le rez-de-jardin.
Finitions en acier
Une paroi en acier a été ajoutée de manière à démiliter les pièces et à cloisonner la chambre située au niveau inférieur et qui est structurée par l'escalier.
Paroi ajourée
Cette paroi est ajourée de manière à ce que les occupants puissent quand même voir le jardin.
Détail paroi
Chaque percement dans la paroi crée une sorte de "cadrage" sur le jardin.
Deuxième escalier intérieur
Un deuxième escalier donne accès au sous-sol. Il prend sa source à l'opposé de l'ancien et a la particularité d'avoir été fabriqué avec les mêmes marches.
Façade vitrée
Une façade vitrée agrémente désormais la maison côté jardin.
Un "vrai" rez-de-jardin
A l'intérieur, une belle hauteur sous plafond : plus de quatre mètres !
Ambiance de "cour intérieure"
Les murs intérieurs ont été ravalés et le nouveau sol niveau rez-de-jardin est en béton ciré. L'endroit fait penser à une véritable cour intérieure. Grâce à elle, la propriétaire profite de son jardin aussi bien l'hiver que l'été.