RÉHABILITATION. Le studio d'architecture Alain Sarfati est intervenu deux fois en 30 ans sur le même immeuble parisien. Une première fois dans les années 1990, pour en faire un siège social emblématique puis une seconde fois, aujourd'hui, pour transformer ce bâtiment en logements singuliers. Explications avec l'architecte.
L'ancien immeuble de la Sagep (Société anonyme de gestion des eaux de Paris) fait sa mue. Pour la deuxième fois de sa longue histoire, il évolue et change de destination, tout en se magnifiant à chaque étape. Le maître d'œuvre de cette évolution : Alain Sarfati. L'architecte nous narre ce processus : "A l'origine du projet se trouve un immeuble relativement banal, datant des années 1930, réalisé en béton comme souvent à cette époque, qui avait déjà subi plusieurs transformations. Devenu immeuble de bureaux dans les années 1990, on m'avait demandé de le rendre emblématique pour en faire le siège de la société de gestion des eaux de Paris". La construction, située en un immeuble Art Nouveau et un autre, Art Déco, devait trouver sa place. Mais quel sens lui donner ?
Des panneaux de façade composites
"Pour les façades extérieures, je voulais évoquer la dimension aquatique, avec un plissé du ciel au sol", nous raconte-t-il. L'architecte opte à l'époque pour des panneaux Alucobond. "Un choix qui donne un matériau pérenne sur une façade orientée plein ouest et donc exposée au vent dominant, à la pluie et au soleil", précise le maître d'œuvre. Une attention particulière avait été portée à cette vêture, pour respecter l'existant tout en "sédimentant" par-dessus. A l'intérieur, quelques aménagements étaient nécessaires, notamment pour créer un étage dédié à la direction de la Sagep.
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Alain Sarfati reprend son récit : "Trente ans plus tard, l'immeuble a été cédé à la RIVP pour y créer des logements cette fois". Un nouveau défi pour l'architecte, car la géométrie de l'édifice, en forme de "U" particulièrement étroit, amène des difficultés d'aménagement. Pas moins d'une cinquantaine d'appartements aux formes variées devaient être implantés, mais, comme le fait valoir le maître d'œuvre : "Les étages sont tous différents, avec des retraits et la forme des ailes. D'où des formes différentes, sans archétype".