Depuis la mise en oeuvre du Droit au logement opposable (DALO) en 2008, plus de 82.000 ménages ont été relogés mais des progrès restent à accomplir : près de 60.000 ménages patientent toujours et l'Etat a été condamné dans 25.000 dossiers, indique un bilan remis au ministère du Logement. Précisions.
Depuis sa mise en place en 2008, le droit au logement opposable (DALO), a permis à plus de 82.000 ménages d'être relogés dans des conditions décentes. Toutefois, un rapport - remis la semaine dernière à Sylvia Pinel, ministre au Logement, par le comité de suivi de la loi DALO-, met en avant les près de 60.000 ménages qui attendent toujours d'être relogés.
Entre 2008 et 2014, près de 500.000 ménages ne parvenant pas à trouver un toit (sans domicile fixe, expulsables, en logement insalubre...) ont déposé un recours pour demander à l'Etat de les loger, comme le prévoit la loi, a affirmé de nouveau le comité de suivi de la loi DALO dans le même rapport.
Si 82.028 ménages ont été relogés, la loi "peine encore à être appliquée, en particulier dans les secteurs où la crise du logement est la plus aiguë", relève le rapport, soulignant que 59.502 ménages attendent toujours un logement.
Marie-Arlette Carlotti chargée de ce dossier
C'est pourquoi, Sylvia Pinel a chargé Marie-Arlette Carlotti, présidente du comité de suivi, de se pencher sur la situation d'une quinzaine de départements critiques, notamment en Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Avec pour objectif clair : identifier quels sont les leviers à actionner pour "accélérer le relogement des familles DALO", explique le ministère, par exemple en mobilisant davantage de logements sociaux gérés par les préfectures et Action logement (ex-1% Logement, financé par les contributions des entreprises) ou en accompagnant les familles.Du côté des réactions, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre estime qu'"il y a mieux à faire avec les outils existants". Avant de commenter : "Il y a aussi une crise du logement dans ces territoires : il n'y a pas assez de logements, pas assez de logements sociaux et de logements pas chers."
Parmi les points positifs, "il y a des territoires où le DALO fonctionne : Rennes, Strasbourg..., a souligné, René Dutrey, secrétaire général du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées. Et de plus en plus de logements sont mobilisés pour les personnes reconnues Dalo (17.365 en 2014)."