Les militants de l'association Droit au logement ont dénoncé «l'inaction» de l'Etat en matière de mise en œuvre du Droit au logement opposable. A ce jour, moins de 14% des ménages ayant déposé un dossier ont été relogés.
Près de deux ans après l'entrée en vigueur du droit au logement opposable (Dalo), «l'Etat ne reloge toujours pas, dans la plupart de cas», a dénoncé mardi Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l'association Droit au logement (Dal). A fin août 2009, le Comité de suivi du Dalo estimait que seuls 13,28% des ménages ayant déposé un dossier avaient obtenu un nouveau logement, soit seulement 13.352 familles sur 100.511 dossiers déposés dans toute la France.
A Paris, où le nombre de dossiers est très important, sur 18.576 demandes déposées, 9.630 ont été déclarées «prioritaires» mais seulement 626 ménages ont été relogés, soit 3,38% des demandeurs. Jean-Baptiste Eyraud a précisé qu'un tiers de ces ménages relogés sont des familles qui avaient organisé l'hiver dernier un campement avec le Dal rue de la Banque, à Paris. Certains dossiers attendent encore d'être examinés, ainsi en Ile-de-France, 28% des demandeurs n'ont toujours pas reçu d'accusé de réception et 42% n'ont pas encore vu leurs dossiers examinés par les commissions de médiation.
Le Dal a en outre dénoncé le fait que le dispositif d'Etat Solibail (intermédiation locative) ne prévoit que 1.000 relogements en Ile-de-France «alors qu'il faudrait considérablement développer ce système en attendant la construction massive de logements sociaux».