Le 5ème Forum mondial de l'eau s'est achevé dimanche à Istanbul sur une déclaration politique jugée par nombre de participants fade et inadaptée à l'urgence. Une semaine de débats intenses pour une issue décevante…
Quelque 25.000 personnes - entreprises, parlementaires, ONG... - ont participé à la 5e édition du Forum mondial de l'eau la semaine dernière à Istanbul. Ils ont débattu des moyens de protéger et de préserver cette ressource, sous la double pression de la croissance démographique (9 milliards d'humains en 2050 contre 6.5 milliards aujourd'hui) et du réchauffement climatique.
Dimanche, lors de la journée mondiale de l'eau, la cession ministérielle s'est conclue sur une déclaration finale timide, non contraignante, énumérant un certain nombre d'engagements : faire des économies d'eau, en particulier dans le domaine agricole, lutter contre la pollution des cours d'eau comme des nappes phréatiques. Elle affirme en outre la nécessité de collecter et de traiter les eaux usées, au-delà de l'indispensable accès aux toilettes.
L'eau, un droit, non un besoin,
De plus, la France, l'Espagne et plusieurs pays d'Amérique latine et d'Afrique ainsi que nombre d'ONG ont tenté, en vain, de faire modifier le texte afin qu'il mentionne que l'accès à l'eau potable et à l'assainissement est un "droit" humain fondamental et non pas seulement un "besoin", comme cela a été retenu."Je suis déçue, car je pense que c'est un droit très important", a réagi Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat française à l'Ecologie. "Il est choquant de voir que, pour la première cause de mortalité dans le monde, il n'y a pas plus de mobilisation politique au niveau international", a-t-elle regretté de retour de ce Forum.
En effet, près d'un milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable, 2.5 milliards ne bénéficient pas d'un système sanitaire décent et environ 80% des maladies (diarrhées, choléra...) des pays en développement sont liées à l'eau.
Enfin, la France avait annoncé avant le Forum son intention de ratifier la convention des Nations Unies sur les cours d'eau transfrontaliers, adoptée en 1997 mais qui n'est toujours pas entrée en vigueur, faute d'avoir atteint la barre des 35 ratifications nécessaires.
La ville de Marseille est d'ailleurs candidate, avec Durban (Afrique du sud), pour accueillir la prochaine édition du Forum, en 2012.