UN PROJET/ UNE PARTICULATITE. Sur le quai Gallieni, à Suresnes (Hauts-de Seine), l'Atelier Zündel Cristea (AZC) a réhabilité un immeuble construit à la fin des années 1980 pour créer sur le siège d'un important armateur français, une façade libre, un toit-terrasse et des formes fluides. Face à la Seine, cette nouvelle double peau vitrée reflète ainsi la vocation maritime de la société.
Face à la Seine, un nouveau bâtiment des années 1980 transformé en "navire-amiral" par l'atelier Zündel Cristea (AZC), a jeté l'ancre à Suresnes (Hauts-de-Seine) en mai 2015 à l'issue de vingt mois de travaux. Au programme : plan et façade libres, toit-terrasses et formes fluides pour le siège social de Pacemar, holding de Louis Dreyfus Armateurs, qui y accueille aujourd'hui près de 120 salariés.
"Effectivement, nous avons beaucoup travaillé sur la nouvelle façade située sur le quai Gallieni face au fleuve car elle est le reflet de la vocation maritime de la société d'armature Louis Dreyfus Armateurs, nous explique l'architecte Grégoire Zündel. L'objectif a été alors de favoriser l'identification de la société et de former un signal architectural."
Plateaux de travail, atriums et nouvelle façade à double peau
Avant d'ajouter : "Notre intervention s'est alors appuyée sur trois éléments forts qui définissent le projet et transmettent une nouvelle image à travers des plateaux de travail, atriums et une nouvelle façade à double peau vitrée."Découvrez dès la page 2, la suite de l'article et le diaporama.
Un système de stores à lamelles orientables inséré entre les deux parois vitrées
D'ailleurs, la ventilation naturelle et un système de stores à lamelles orientables inséré entre les deux parois vitrées permettent de protéger l'intérieur de l'action du soleil, en garantissant à l'immeuble d'excellentes performances thermiques et acoustiques ainsi qu'une visibilité maximale du panorama, garantit l'architecte.
Une réhabilitation lourde d'un bâtiment réalisé en béton armé
Rappelons que le bâtiment initial d'environ 4.300 m², réalisé en béton armé avec une structure de type poteaux-poutres, a été conçu sur cinq niveaux : un sous-sol de parking contenant 88 places, un rez-de-chaussée et quatre niveaux en superstructure.
Façade libre
"Justement, à l'origine, le rez-de-chaussée est de forme triangulaire et les trois niveaux intermédiaires en T sont composés de deux barres approximativement perpendiculaires, précise le concepteur qui a travaillé aux côtés d'Irina Cristea. De plus, le quatrième niveau du bâtiment se rétracte en une barre unique orientée nord-sud et s'ouvre sur une large terrasse accessible. Le toit terrasse est occupé par des édicules techniques."
Créer des boucles à chaque étage
Et finalement, la forme initiale du bâtiment, avec ses plateaux distribués sur deux directions principales, a finalement aidé l'atelier AZC à le réinventer. "Sans trop nous écarter de la logique structurelle initiale, nous avons décidé d'en tirer parti et de créer des boucles à chaque étage, développe l'architecte. Cette organisation autour des noyaux a ainsi permis de conserver un nombre réduit d'issues de secours et d'escaliers, tout en respectant les normes de sécurité incendie."
Vers la forme arrondie des plateaux
L'évidement par des percements verticaux au milieu des plateaux offre de la lumière naturelle au coeur du bâtiment, justifie l'architecte. "La forme arrondie des plateaux donne aux façades et au volume final de la douceur, permettant d'amorcer l'angle de la rue d'une manière harmonieuse et élégante", ajoute-t-il.
Autre particularité : les architectes ont conçu un atrium sur toute la hauteur, dont les parois sont longées par une rampe monumentale, et un patio intérieur qui permettent à la lumière naturelle de pénétrer dans le volume.
Des formes fluides
A noter également qu'un travail important a été entrepris pour identifier chaque élément intérieur majeur : principalement le hall d'entrée, prolongé par l'atrium et la rampe, puis la salle des maquettes et les plateaux de bureaux avec les circulations, la cafétéria et les espaces de détente, auxquels sont attribués des traitements spécifiques, sur mesure.
Des postes de travail en plateaux
"Le principe général est celui de postes de travail en plateaux, rappelle Grégoire Zündel. Les plateaux sinueux traduisent en surface l'organisation des services de Louis Dreyfus Armateurs, qui a visé à regrouper spatialement les services, ou du moins à les rapprocher dans le but de former de véritables pôles fonctionnels et de rationaliser les moyens."
Faux-planchers et cloisons transparentes
À travers des faux-planchers et des cloisons transparentes, la conception des plateaux a prévu également une organisation spatiale modulable des postes de travail et leur évolution à "moindre frais", sans pour autant porter atteinte au confort de travail, conclut l'architecte. Deux types de postes de travail sont désormais livrés aux 120 salariés : le poste en open space et le bureau fermé et vitré avec une vue qui tutoie la Seine.
Fiche technique
Programme de réhabilitation d'un immeuble de bureaux, le siège social de Louis Dreyfus Armateurs situé au 21 quai Gallieni à Suresnes (Hauts-de-Seine)
Maître d'ouvrage : Louis Dreyfus Armateurs
Assistant à maîtrise d'ouvrage : Artelia
Architectes : Atelier Zündel Cristea (AZC) à Paris, 11ème
Partenaires : Batiserf, Louis Choulet, Bureau Michel Forgue, VS-A
Entreprises : CERP, SPIE, GSC, OTIS, RINALDI STRUCTAL, PROCLIM
Début des études : 2011
Durée des études : 15 mois
Durée du chantier : 20 mois
Surface : 5.074 m²
Labels : BBC Rénovation, conforme aux exigences du label BBC Neuf et RT 2012
Montant du projet : 12,5 millions d'euros HT