Le concept de maison intelligente, rêve de toute une génération, longtemps oubliée, revient sur le devant de la scène, à la veille du 5ème Congrès Net-atHome.

Les années 80 ont été marquées par la chimère d'une fée du logis intelligente, où la maison se plierait aux exigences de son propriétaire, où les robots seraient à notre service, où le four se mettrait en marche tout seul, les volets roulant se fermeraient automatiquement et le chauffage se règlerait en fonction de la température extérieure. Et puis le rêve a regagné les cartons, et ceux qui en parlaient encore passaient pour de vieux utopistes bercés par Jules Vernes.

Mais la révolution multimédia a suivi son cours, et rien ne devait l'arrêter. Elle a simplement suivi le chemin de la voiture. Aujourd'hui, un conducteur quittant son véhicule n'en fait plus le tour pour fermer toutes les portières, ne s'inquiète pas de savoir si les phares sont éteints. Demain, c'est dans sa maison qu'il aura les mêmes réflexes : un simple tour de clef dans la serrure et les lumières s'éteindront, les fenêtres et volets se fermeront, le chauffage se règlera et un système de sécurité s'enclenchera pour assurer qu'aucune fuite de gaz ou intrusion d'un cambrioleur ne viendront mettre en danger le domicile.

La domotique, ou maison intelligente, est sur le point de voir le jour dans sa version industrialisée, entendons par là que les projets, expérimentations, tests et installations subventionnées sont désormais derrière nous.

" Les citadins du futurs n'achèteront plus de maisons, ils occuperont des compartiments : des unités sur mesure encastrées dans les emplacements libres de gratte-ciel mutants ". Ainsi commence un article vertigineux du Washington Post, repris dans l'édition d'octobre de Courrier International, et qui n'est pas sans rappeler le film Playtime de Jacques Tati.

" Des entreprises Internet sont déjà en train de créer des modèles de maisons équipées de tous les aménagements disponibles aujourd'hui à portées de souris. Ils annoncent un style de vie qui concilie travail, loisirs et achats grâce à des appareils qui tiennent dans la main ", continue ce même article.

Par exemple, l'association de Cisco Systems, de France Télécom et de Kaufman a donné naissance au projet " ma maisonnet ", c'est à dire la maison reliée à l'Internet et qui fonctionne en Intranet. Construite à Etiolles, dans l'Essonne, elle présente tous les avantages de la domotique : la chambre des enfants est reliée à une webcam pour surveiller leur jeu ou leur sommeil, toutes les pièces sont équipées de capteurs pour réguler la ventilation ou la climatisation, la cuisine n'est plus qu'un robot en puissance prêt à prendre le relais de qui ne veut pas cuisiner toute la journée, et ainsi de suite.

Ce projet répond aux cinq exigences relevées par les concepteurs constructeurs : le confort, la communication, l'économie des charges et de l'énergie, les loisirs et la sécurité. La domotique doit répondre également à d'autres exigences, à d'autres attentes. Ainsi, par exemple, elle pourrait venir en aides aux personnes à mobilité réduite ou supportant un handicap réduisant leur autonomie.

La domotique renaîtra par le tertiaire

Dans le logement collectif, c'est la société Delta Dore qui se sort le mieux des nombreux appels d'offres lancés. Avec son produit Mustes, elle équipe déjà 500 logements à Sartrouville. Le pack de base de ce produit, qui ne coûte que 731 euros, comprend une centrale de pied d'immeuble avec ses accessoires, une boîte à clefs permettant d'accéder au local Mustes et aux clefs des locaux, un modules d'entrée permettant de détecter quatre défauts techniques et un terminal d'appartement. " Les maîtres d'ouvrage connaissent de réels problèmes dans la gestion de leurs immeubles. Ainsi, par exemple, pour suivre le bon déroulement des dépannages, de l'entretien, de la sécurité des parties communes. Nous avons mis au point une 'boîte à clefs' qui est télésurveillée par la plate-forme de services ", indique Loïc Heuzé, responsable de cette nouvelle offre.

Le CSTB, qui ne veut pas être en reste, annonce dans l'édition du 8 novembre de sa Lettre d'Information l'ouverture d'un nouveau champ de recherche : le bâtiment haute technologie. L'expression change, le concept est le même. " L'évolution du bâtiment est marquée par la quête incessante de l'homme pour le confort et la sécurité. La vitesse des progrès sur ces deux aspects dans les habitacles des voitures et des moyens de transports, fait que l'homme exigera de retrouver le même niveau de confort et de sécurité dans le bâtiment et dans son habitat avec une maison communicante. Les réseaux et les automatismes, qui représentent aujourd'hui 20% à 25% du prix d'une voiture, se développeront d'abord dans les bureaux, hôtels, commerces, bâtiments publics puis ensuite dans l'habitat. Ainsi la domotique renaîtra par le tertiaire ", affirmait Bertrand Delcambre, directeur du CSTB, dans l'éditorial de cette édition.

D'ores et déjà, les produits du futurs sont en phase de commercialisation. Samsung doit mettre sur le marché un robot aspirateur autonome à l'horizon 2003/2004, Sony tient à disposition dans ses cartons un robot de compagnie capable de soutenir une conversation avec un humain, et il est évident que les constructeurs se tiennent prêt à inonder le marché de leurs trouvailles, n'attendant qu'une seule chose : que le consommateur soit disposé à les acheter.

sites utiles:
www.domoclick.com
domotique-news.com
maison-intelligente.fr

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