Fin 1992, la communauté de communes du Val d'Ouste et de Lanvaux voit le jour. Aujourd'hui, l'expérience s'est répétée 2.033 fois.

Michel Guégan était élu de La Chapelle-Caro depuis 1983 lorsque fut votée la loi sur l'intercommunalité, le 6 février 1992. Il se jette à l'eau et crée avant la fin de l'année la communauté de communes du Val d'Ouste et de Lanvaux, située entre Vanne et Rennes. De cinq petites communes, elle s'est agrandie au fil des succès pour regrouper au total quinze municipalité en 1997.

La volonté de départ était de sortir de l'isolement. Mais c'est bien la solidarité qui, une fois instaurée, a permis à cette première de se développer pour devenir un modèle, un pionnier. Dès 1995, l'unification de la taxe professionnelle est décidée. La mise en commun de cette manne, qui se monte à 1,68 millions d'euros, assortis d'une dotation globale de fonctionnement de 410.000 euros, a permis à trois communes de se doter d'une zone d'activité intercommunautaire.

Michel Guégan, le président, ne voulait s'en tenir là, et a poussé la logique sur le plan de l'habitat. Sa politique volontariste a permis de rajeunir et d'augmenter la population. " Rien qu'à La Chapelle-Caro, 27% des résidents ont moins de vingt ans ", a-t-il confié au quotidien Les Echos.

Les efforts de l'intercommunalité ont également poussé dans le sens de l'emploi, des infrastructures publiques, comme les crèches ou les garderies, grâce au soutien de la Caisse d'allocation familiale, ou des installations sportives.

Pour le fondateur de cette première communauté de communes, l'idée de frontières est un contre-sens. Le regroupement ne signifie pas une nouvelle barrière, plus vaste et plus riche, mais plutôt une ouverture vers l'extérieure. Sa prochaine étape : positionner son petit territoire sur l'échiquier européen.

L'intercommunalité est apparue depuis 10 ans comme une solution incontournable pour le grand nombre de communes que compte la France. Trop petites individuellement pour réussir un pari économique et lutter contre le déficit démographique, dû en partie par des migrations internes, les communes françaises se sont regroupées pour peser dans le paysage économique et sociale.

1999 a vu une reprise à la hausse de ces groupements. Cette année là, 19.140 communes (soit 52,2% d'entre elles) avaient fait le choix de la communauté de communes, représentant 34 millions d'habitants. En 2001, elles étaient 26.835 (73,2%), soit plus de 45 millions de personnes. Aujourd'hui, la France compte 2.175 groupements à fiscalité propre.

Plus récemment, ce sont les villes, évolution logique de l'urbanisation galopante, qui ont fait le pari de l'union. En deux ans, ce sont 120 communautés d'agglomérations qui ont vu le jour.

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