PROFESSION. Au terme d'une réunion entre professionnels immobiliers, ministres et l'association SOS Racisme, de premières pistes de travail ont émergé quant à la lutte contre les discriminations raciales dans l'accès au logement.
Ce 14 mai, les représentants des professions de l'immobilier et l'association SOS Racisme se retrouvaient autour du ministre du Logement Julien Denormandie, mais également Annick Girardin, ministre des Outre-mer et de la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations Marlène Schiappa.
Motif de cette réunion : les résultats troublants d'une enquête menée par SOS Racisme sur les discriminations raciales dans l'accès au logement en Ile-de-France. Un testing - réalisé sur un panel de 90 agences liées à de grands réseaux immobiliers - avait ainsi révélé qu'une moitié de professionnels se pliait aux demandes de "sélection" des propriétaires, en fonction de l'origine des candidats.
En réaction à ce rapport présenté le 7 mai dernier, le ministre du Logement Julien Denormandie s'était engagée à "continuer de trouver des actions complémentaires qui permettent de lutter contre ces discriminations".
Volet pédagogique
Au sortir d'une première rencontre, "nous avons pu faire émerger plusieurs axes de travail, notamment sur la formation des agents, avant d'obtenir leur carte professionnelle", indique Nicolas Abdelaziz de SOS Racisme auprès de Batiactu.
Présent à la rencontre, ce chargé de mission a affirmé que les discussions se sont principalement orientées sur la sensibilisation aux discriminations dès la formation au métier d'agent immobilier, et l'application de sanctions en cas de non-respect des lois.
"Nos premières réflexions ont porté sur l'intégration d'un volet pédagogique dans la formation des agents, pour leur apprendre à refuser une demande discriminatoire de la part d'un propriétaire", affirme-t-il. Une première piste de travail qui fait écho aux propos de Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) pour qui "l'agent immobilier ne doit plus se réfugier derrière le choix du propriétaire, et assumer le choix du locataire".
"Il s'agit d'un bien, qui constitue souvent une épargne pour son propriétaire qui ne peut le confier à un anonyme"
Interrogé hier par Batiactu, le président de la Fnaim a néanmoins rejeté l'idée d'anonymiser les dossiers de candidats à une location, préconisée par SOS Racisme: "Il s'agit d'un bien, qui constitue souvent une épargne pour son propriétaire qui ne peut le confier à un anonyme. Il a le droit de dire non, dès lors que son choix se justifie."
Ce matin, ont également été évoquées de potentielles sanctions disciplinaires infligées par le Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières (CNTGI) et la garantie d'une meilleure égalité entre les candidats à la location. Notamment pour permettre aux personnes d'Outre-mer souhaitant louer un bien en métropole, de signer un bail dans une agence locale.