Après avoir envahi les médias et les entreprises, le développement durable débarque au théâtre. La pièce «Echauffements climatiques», présentée actuellement à Paris, aborde avec humour les péripéties des locataires d'un immeuble qui se met aux normes environnementales.
Le développement durable, ce n'est pas vraiment la tasse de thé de Prudence Messonnier, propriétaire désargenté d'un vieil immeuble parisien. Sauf s'il y a des subventions à la clé… Prudence est l'un des personnages d'«Echauffements climatiques», pièce d'Olivier Yeni qui se joue actuellement au théâtre Fontaine, à Paris. Encouragée par sa locataire Géraldine, ancienne employée d'un grand groupe pétrolier qui vient de faire son «coming out» environnemental, Prudence engage l'immeuble et ses locataires dubitatifs dans l'aventure du développement durable. Objectif : mettre aux normes cet immeuble qui est «une insulte à l'environnement» et en faire un bâtiment à énergie positive, à grand renfort d'éoliennes et de panneaux solaires.
Après le secteur du BTP et les entreprises, les thèmes du réchauffement climatique et du développement durable débarquent donc au théâtre ! «Je travaillais pour des sociétés d'autoroutes et l'éco-citoyenneté était au cœur des préoccupations. Ca en devenait presque culpabilisant. Cela m'a donné envie de décliner ce thème de manière légère», raconte Olivier Yeni. Et quand ce sujet s'invite dans le quotidien, cela donne lieu à des scènes cocasses. Car il faudra une bonne dose de courage pour affronter les locataires éco-sceptiques et apporter à l'Ademe la preuve que la subvention est bien utilisée… même si l'éolienne est installée là où il n'y a pas de vent et que les locataires ont leur propre version du compost !
On passe un bon moment avec «Echauffements climatiques», une manière drôle et décalée de parler d'un sujet omniprésent. La pièce est adaptée au grand public, mais les professionnels concernés s'y intéressent aussi puisque de grandes entreprises comme Sita, filiale de Suez environnement sont déjà venues la voir. Et pour jouer le jeu jusqu'au bout, le montage de la pièce s'est offert son propre bilan carbone. La pièce sera-t-elle déclencheuse chez les spectateurs d'un sentiment éco-citoyen ? En tout cas, les fous rires sont assurés.
