Les critères de sélection de prestataires ne changent pas pour les maîtres d'ouvrage et donneurs d'ordres publics, mais leurs préoccupations évoluent parallèlement aux évolutions du secteur du bâtiment, indique la dernière étude menée par l'Organisme de qualification de l'ingénierie. Détails.
Le développement durable s'incruste (aussi) dans les critères de sélection des acheteurs, maitres d'ouvrage et donneurs d'ordre publics. C'est ce qui ressort de l'étude sur «les critères de sélection et la qualification des prestataires de la construction» menée par l'Organisme de qualification de l'ingénierie (OPQIBI). Depuis la dernière enquête en 2006, l'évolution majeure est en effet l'importance prise par le critère «performance en matière de protection de l'environnement» : elle n'arrive certes qu'à la septième position (sur dix), mais les acheteurs et donneurs d'ordre sont 54,3% à utiliser «toujours» ou «souvent» ce critère pour attribuer leurs marchés, alors qu'ils n'étaient que 31,8% à le faire trois ans plus tôt.
«On peut déceler dans ces résultats l'impact concret des actions de sensibilisation et d'information à la problématique du développement durable engagées depuis plusieurs années par les pouvoirs publics, par les ONG, dans les médias», indique l'OPQIBI, qui pointe également le poids «des travaux du Grenelle environnement depuis 2007, qui, pour une large partie, se sont focalisés sur le secteur du bâtiment. […] Ces actions ont sans doute fait naître une prise de conscience généralisée des décideurs politiques au niveau local et national se répercutant directement sur leurs achats et projets».
Le prix, critère n°1
Parallèlement à ce phénomène, les principaux critères de sélection restent les mêmes : les maîtres d'ouvrage privilégient avant tout le prix et la valeur technique des offres. Ils arrivent loin devant les délais, la rentabilité, le caractère esthétique, fonctionnel ou innovant. De même, les documents demandés par les donneurs d'ordre pour évaluer les capacités d'un candidat restent les mêmes : les listes de références arrivent en tête, suivies par le chiffre d'affaires et l'effectif de la société, et les moyens matériels et méthodologiques. Les certificats de qualification d'entreprise sont plus souvent utilisés que lors de la dernière étude (40,9% des répondants les demandent systématiquement), et ils sont également plus prisés que les certificats d'identité professionnelle, dont seuls 29,3% des donneurs d'ordre interrogés affirment se servir «toujours». A noter que 72% des professionnels interrogés connaissent très bien l'objet de la qualification, puisqu'ils savent qu'elle atteste de la compétence et du professionnalisme d'un prestataire.
L'importance de la qualification
En outre, parmi les organismes de certification cités le plus spontanément, on trouve cependant des organismes qui ne sont pas qualificateurs, tels que l'Afaq, le Cofrac, l'Afnor, la FNTP et l'Iso. Cette confusion peut s'expliquer par la profusion des «signes de qualité» qui, selon l'étude, «entraîne chez les acheteurs une confusion toujours croissante entre les notions de qualification d'entreprise, certification des systèmes de management de la qualité, certification de service, normalisation et accréditation».
La confiance accordée dans les organismes de qualification s'est accrue, puisqu'un donneur d'ordre public sur deux estime aujourd'hui que ces organismes sont indépendants et impartiaux, contre seulement un sur trois en 2006. La recherche de fournisseurs s'effectue d'ailleurs souvent via les annuaires des organismes de qualification (56,7%), contre 31,4% par les annuaires de type Pages Jaunes, 14,3% à partir des annuaires des fédérations professionnelles et 10,6% par le biais d'annuaires Sageret ou Faditt.