Deux tiers des Français ont une bonne opinion des artisans du bâtiment

 

 

Dans le détail des corps de métiers, on s'aperçoit que les avis varient fortement d'une profession à une autre. Ainsi, les menuisiers totalisent 78% d'opinions favorables, les charpentiers 76%, les couvreurs et les électriciens 72% chacun. A l'inverse, les serruriers ne sont que 45% à être bien considérés. Et cette proportion diffère selon la région : les provinciaux sont 48% à avoir une bonne opinion d'eux, contre seulement 35% pour les habitants de la région parisienne. Le sondage souligne également que "l'évaluation des différents artisans du bâtiment est systématiquement survalorisée par les répondants ayant réalisé des travaux ou ayant l'intention d'en faire dans les cinq ans (2 à 4 points de plus que la moyenne nationale), avec des écarts allant jusqu'à 10 points avec ceux qui se montrent désintéressés par la question". De plus, le regard extrêmement positif des 18-24 ans (77%) et des 25-34 ans (62%) s'explique notamment par le fait que respectivement 72% et 80% d'entre eux trouvent que le secteur est pourvoyeur d'emplois et qu'il présente beaucoup d'opportunités pour ces tranches d'âges (respectivement 65% et 69%), avec toutefois des perspectives d'évolution jugées "encore relativement peu attractives", à hauteur respectivement de 47% et 35%.

 

Des artisans considérés comme "travailleurs" et "compétents"... mais peu "attentifs au rapport qualité-prix de leurs prestations" ni "proches de leurs clients"

 

Et quid des compétences et qualités des artisans ? Selon le sondage BVA, 74% des personnes interrogées jugent les professionnels "travailleurs", 73% pensent qu'ils sont "dépositaires d'un savoir-faire", 63% les considèrent "compétents" et 54% estiment qu'ils sont "à l'écoute des besoins exprimés". Mais deux aspects en lien avec la gestion de la relation client semblent poser davantage de problèmes : 45% des Français sondés affirment que les artisans ne sont pas "attentifs au rapport qualité-prix de leurs prestations", avec une écrasante majorité de Franciliens dans le lot (73%). Un point qui semble d'autant plus important que le prix constitue le premier critère de sélection dans le choix d'un professionnel chez 51% des Français, devant la recommandation d'un proche, à hauteur de 43%, l'expertise technique à 41% et la disponibilité/réactivité à 34%. Le déficit de disponibilité est d'ailleurs pointé du doigt par 53% des particuliers, sans véritable distinction de localisation géographique. De plus, le manque de proximité des artisans est dénoncé par 38% des Français, un point là encore critique en Île-de-France puisqu'il atteint 72%.

 

"Si les Français reconnaissent aux artisans du bâtiment des qualités professionnelles, et même humaines, essentielles, comme la compétence, le savoir-faire, l'implication et l'intelligence, pour autant, nombre de particuliers désormais habitués aux facilités et à l'immédiateté induites par les outils numériques souffrent d'un manque de visibilité sur les prix et d'un manque de disponibilité", a commenté Fabio Rinaldi, président du directoire de BigMat France. "Il faut toutefois nuancer ces enseignements en fonction de la localisation des particuliers car de toute évidence il existe bel et bien un souci francilien, une zone de tension où les Français font face à un déficit de professionnels."

 

L'autre enseignement de cette étude d'opinion porte sur les attentes des particuliers en termes de rénovation énergétique et de chantiers plus soucieux de l'environnement : on apprend ainsi que deux tiers des personnes interrogées considèrent que les professionnels du bâtiment n'ont pas "de vision écoresponsable des travaux de rénovation et de construction", mais 56% d'entre elles estiment "qu'ils le devraient". Dans ce domaine, un important écart de 20 points est même constaté entre les cadres (64%) et les ouvriers (44%). Et ce sont les habitants de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur qui en sont les plus demandeurs, à hauteur de 64%, à l'inverse des habitants de la région Grand Est qui sont moins exigeants envers les artisans sur ce point (51% tout de même). Pour le reste du panel, 21% des sondés pensent que les professionnels du secteur ont déjà cette vision, 9% jugent que ce n'est pas à eux de porter ce sujet et 14% n'ont pas d'opinion.

 

"Il est néanmoins important de souligner que la compétence des artisans est globalement reconnue, et qu'ils profitent d'un capital sympathie important sur un marché dynamique", nuance Fabio Rinaldi. "Ceux qui sauront répondre aux attentes de transparence sur les prix, notamment sur Internet, de fiabilité (visibilité sur les délais d'intervention/de réalisation) tout en intégrant les préoccupations environnementales des particuliers, ont une très belle carte à jouer."