Hasard du calendrier, l'architecte japonais Kengo Kuma était à l'honneur ces derniers jours, avec deux projets muséaux inédits. L'un remporté au Danemark, qui sera dédié au conteur Hans Christian Andersen ; l'autre en hommage à l'humaniste Albert Kahn, à Boulogne-Billancourt, où il a participé à la première pierre. Découverte.
L'architecture épurée de Kengo Kuma a encore frappé. Après avoir remporté le projet du stade de Tokyo, au détriment de Zaha Hadid, récemment disparue, l'artiste japonais s'est vu confier, ce samedi 2 avril, celui du futur musée dédié à l'auteur de La Petite Sirène, Hans Christian Andersen, qui ouvrira ses portes dans la ville natale de l'écrivain, en 2020. Soit simultanément à l'inauguration du stade des JO…
C'est aux côtés des architectes de Cornelius+Vöge, des architectes-paysagistes de MASU Planning et des ingénieurs d'Eduard Troelsgard, que Kengo Kuma travaillera sur cette « Maison Andersen », dont le rôle au sein de la ville d'Odense a été largement salué. En effet, le centre ville étant en cours de mutations et sujet à d'importants travaux suite à la fermeture d'une artère principale, le musée incluera le Centre culturel pour Enfants The Tinderbox, rénové et agrandi pour l'occasion. Au final, le projet s'étendra sur 5.600 m2, dont les deux-tiers seront souterrains pour créer un jardin magique dans le centre d'Odense.
« Nous avons trouvé un projet gagnant unique. L'origine japonaise de Kengo Kuma montre que quelquefois il faut voyager à l'étranger pour se retrouver chez soi. La qualité de sa proposition est inégalable : elle sait capturer l'esprit de Hans Christian Andersen aussi bien que celui d'Odense, le projet est en parfait équilibre entre niveau international et celui local. C'est un projet conçu pour Odense, mais en même temps, il va au-delà du contexte local et national. C'est internationalement 'Odenséan' », a expliqué le maire de la ville, Anker Boye, également président du jury lors de la compétition. Qui, rappelons-le, a vu la participation de cabinets prestigieux tels que BIG ou Snohetta.
Un petit air de Japon près de Paris
A quelques milliers de kilomètres d'Odense, ce samedi, et pour le coup beaucoup plus proche de nous, Kengo Kuma posait la première pierre du musée départemental Albert-Kahn à Boulogne-Billancourt (92). Ce projet de rénovation s'inscrit dans le programme de la Vallée de la culture des Hauts-de-Seine, et devrait contribuer à valoriser l'image du territoire.
S'appuyant autour d'un Engawa, élément de liaison entre l'intérieur et l'extérieur d'une maison au Japon, ce projet vise à s'intégrer dans le paysage. Ainsi, au nord, les rideaux de l'Engawa en façade dialoguent avec les jardins. Sur la rue, au Sud, la façade et ses fins éléments métalliques ont pour objectif d'attirer la curiosité sur les espaces d'expositions en les suggérant.
Ce vaste projet, dont le budget s'élève à 27,8 millions d'euros pour le Département, comprend à la fois un nouveau bâtiment de 2.300 m2 , qui permettra d'augmenter la surface d'exposition de 60 %, des bâtiments existants restaurés, un parcours permanent des collections, des espaces d'expositions et pédagogiques, un auditorium, un centre de documentation et de recherche, une librairie-boutique, un restaurant et un salon de thé. Les travaux, qui viennent de démarrer, s'achèveront en 2018.
Découvrez ces deux projets en images dès la page suivante.
Musée Andersen Kengo Kuma : tout en rondeur
Des bâtiments comme des cercles. Ici, l'architecte japonais a misé sur la rondeur, tant dans les structures que dans les compositions végétales, qui forment des figures géométriques telles un labyrinthe.
Musée Andersen Kengo Kuma : les enfants y sont rois !
Le projet de Kengo Kuma fait une large place aux enfants, notamment en intégrant le Centre culturel pour Enfants The Tinderbox.
Musée Andersen Kengo Kuma : transparence
Les maîtres d'oeuvre se seront davantage concentrés sur l'univers enchanté de Hans Christian Andersen que sur sa vie personnelle. Un parti pris qui a séduit le jury.
Musée Andersen Kengo Kuma : tout en poésie
L'univers féérique choisi par Kengo Kuma fait à la fois référence à l'oeuvre du conteur danois qu'à celui dont les enfants raffolent.
Musée Andersen Kengo Kuma : le végétal prime
Pas de réalisation sans végétal. Kengo Kuma sait intégrer ses réalisations au coeur de la végétation. Ce mariage entre le minéral et le végétal est une caractéristique du travail de l'architecte.
Musée Andersen Kengo Kuma : bâtiments souterrains
Kengo Kuma a opté pour une architecture, bien évidemment épurée, mais aussi la plus discrète possible. C'est pourquoi une partie des bâtiments a été construite sous le sol afin de laisser toute sa place au jardin au-dessus.
Musée Albert-Kahn Kengo Kuma : un symbole pour le Département du 92
C'est à l'occasion d'une journée portes ouvertes, qui s'est déroulée ce samedi 2 avril, que le public a pu découvrir le projet de rénovation du futur Musée départemental Albert-Kahn qui ouvrira ses portes en 2018.
Musée Albert-Kahn Kengo Kuma : l'Engawa
Le bâtiment s'appuie sur la réinterprétation d'un élément traditionnel de l'architecture japonaise : l'Engawa. Il s'agit d'un élément de transition entre l'intérieur d'une maison et l'espace public. Ainsi, au nord, les rideaux de l'Engawa en façade dialoguent avec les jardins. Sur la rue, au Sud, la façade et ses fins éléments métalliques ont pour objectif d'attirer la curiosité sur les espaces d'expositions en les suggérant.
Musée Albert-Kahn Kengo Kuma : espaces zen
A l'intérieur, on pourra découvrir un pôle de conférence équipé d'un auditorium de 150 places dans la galerie existante, réhabilitée, un nouveau bâtiment incluant espaces d'exposition, de médiation et de documentation, un restaurant/salon de thé en lien avec un jardin zen.
Musée Albert-Kahn Kengo Kuma : projet environnemental
Le projet utilise la géothermie sur nappe pour musée Albert Kahn à Boulogne produire la quasi-totalité de l'énergie nécessaire au fonctionnement du nouveau musée et de la galerie existante. L'Engawa devrait également participer au confort thermique.