Mercredi 23 juin, les immeubles Ravel et Presov qui faisaient partie du paysage des "4000" de La Courneuve, se sont effondrés en quelques secondes, balayant 40 ans dune histoire urbaine controversée dans un nuage de poussière, pour laisser place à un important projet de restructuration du quartier.
La ville avait comme un air de fête et plusieurs milliers dhabitants sétaient rassemblés aux abords du périmètre de sécurité autour des deux barres voués à la démolition. Tous attendaient 13h01, lheure à laquelle les équipes de démolisseurs coordonnées par Bateg (groupe Vinci) ont prévu de faire exploser quelque 500 kilos dexplosifs.
Sans incident, les deux barres jumelles de 15 étages, 156 mètres de long, 11 mètres de large et de 43 mètres de haut se sont écroulées l'une après l'autre après plusieurs "boums" successifs par implosion, en 22 secondes.
La première explosion a été déclenchée sur la barre Presov, pendant 7 secondes. "Nous avons fait 1.800 trous dans chaque barre et disposé 250 kilogrammes d'explosifs dans chaque immeuble", a expliqué Denis Getat, directeur de la Compagnie Française de Démolition.
Sept artificiers américains de la société Demolition Dynamics ont aidé les experts français à placer les explosifs. "Les explosifs contiennent un peu de dynamite mais 95% sont composés de Cisatex, un gel très lent. L'implosion va partir du milieu de chaque barre", a-t-il ajouté.
Les détonateurs ont été équipés de retardateurs afin dobtenir plusieurs explosions à la suite. "Cette technique est très rarement utilisée en France, mais elle donne un côté spectaculaire et dun point de vue technique, elle permet de diviser la masse et londe de choc" explique Dominique Thoquet, en charge du projet chez Bateg.
Des capteurs sismiques ont été installés dans les immeubles proches pour déceler d'éventuels mouvements de terrain qui, ne devaient toutefois pas se produire "grâce à la technique employée", a encore précisé M. Getat.
La phase préparatoire a mobilisé 30 personnes pendant quatre mois et demi. Quelques parties ont été desamiantée, puis, courant février, les étages ont été entièrement curés (petits cloisonnement, baignoires...). En mars, les démolisseurs ont travaillé à laffaiblissement de la structure des deux bâtiments en perçant des trous rectangulaires dans les voiles.
Enfin les murs des rez-de-chaussés, premiers, sixièmes et dixièmes étages des deux immeubles ont été perforées de plus de 3.000 trous dans lesquels les artificiers ont logés les explosifs.
Pour "aider" les 15 étages à saffaisser sur eux-mêmes lors de limplosion, es câbles ont été installés sur les pignons des bâtiments. Enfin, un grillage et une toile synthétique enveloppant les bâtiment a permis de contenir le "foudroyage" des murs et déviter les projections.
Par mesure de sécurité, 3.727 habitants du quartier avaient quitté leur logement dans un périmètre de 200 mètres autour des deux barres, dès 7H00 du matin. L'opération s'est déroulée sous surveillance policière étroite.
En tout, 1.400 personnes dont 800 enfants vivant dans ces deux barres, ont été relogées en trois ans et demi dans la ville, dont 90% à La Courneuve.
"Ces barres vont libérer 4,5 hectares et des immeubles de 5-6 étages et des pavillons y seront reconstruits afin que les habitants vivent plus décemment. Cette architecture n'était pas bonne, on y entassait des gens sans trop de considération", a de son côté déclaré à la presse Gilles Poux, maire (PCF) de la ville.
La démolition des barres Ravel et Presov - dont le coût total est de 6 millions deuros - sinscrit dans le projet titanesque de réaménagement des quartiers ouest de la ville. Ce fameux quartier des "4000", en référence au grand ensemble de 4000 logements, avait été construit au début des années soixante par la ville de Paris, pour y loger des ouvriers parisiens, des mal-logés et des rapatriés dAlgérie. Mais le bâti, comme le concept, ne résiste pas au temps.
Dès le début des années 80, La Courneuve défini un projet de réaménagement global de ses quartiers sensibles. Cest ainsi quen 1986, la "Tour Debussy" avait été démolie dans ce même quartier des 4000», suivie en 2000 du bâtiment "Renoir".
Aujourdhui, le projet de la municipalité sintègre dans le Grand Projet de Ville (GPV) initié depuis 1996.
Depuis la mise en chantier du GPV, deux programmes majeurs ont été lancés : la réhabilitation du centre urbain de La Tour, dont la démolition de la barre Renoir avait été lévénement central, est qui est actuellement en voie dachèvement ; et la réhabilitation du quartier des Clos où se situaient les tours Ravel et Presov.
Le projet de rénovation du nouveau quartier des Clos a été confié au cabinet durbanisme et darchitecture Paurd-Lvovsky-Hamelin en novembre 2003.
Le tracé au sol des deux bâtiments détruits sera conservé sous la forme de jardins, "en mémoire dune histoire urbaine que La Courneuve ne renie pas" peut-on lire dans le dossier de presse.
Plus globalement, le parti pris daménagement sappuie sur un système de rue simple et lisible, des espaces publics importants et la création de quatre "îlots" accueillant la majorités de logement reconstruits, sous forme de pavillons, logements intermédiaires et petits immeubles.
Plus d'information sur le volet évènementiel de cette opération dans le prochain numéro de ConstruCom (sortie mi juin) : www.construcom.com
Sans incident, les deux barres jumelles de 15 étages, 156 mètres de long, 11 mètres de large et de 43 mètres de haut se sont écroulées l'une après l'autre après plusieurs "boums" successifs par implosion, en 22 secondes.
La première explosion a été déclenchée sur la barre Presov, pendant 7 secondes. "Nous avons fait 1.800 trous dans chaque barre et disposé 250 kilogrammes d'explosifs dans chaque immeuble", a expliqué Denis Getat, directeur de la Compagnie Française de Démolition.
Sept artificiers américains de la société Demolition Dynamics ont aidé les experts français à placer les explosifs. "Les explosifs contiennent un peu de dynamite mais 95% sont composés de Cisatex, un gel très lent. L'implosion va partir du milieu de chaque barre", a-t-il ajouté.
Les détonateurs ont été équipés de retardateurs afin dobtenir plusieurs explosions à la suite. "Cette technique est très rarement utilisée en France, mais elle donne un côté spectaculaire et dun point de vue technique, elle permet de diviser la masse et londe de choc" explique Dominique Thoquet, en charge du projet chez Bateg.
Des capteurs sismiques ont été installés dans les immeubles proches pour déceler d'éventuels mouvements de terrain qui, ne devaient toutefois pas se produire "grâce à la technique employée", a encore précisé M. Getat.
La phase préparatoire a mobilisé 30 personnes pendant quatre mois et demi. Quelques parties ont été desamiantée, puis, courant février, les étages ont été entièrement curés (petits cloisonnement, baignoires...). En mars, les démolisseurs ont travaillé à laffaiblissement de la structure des deux bâtiments en perçant des trous rectangulaires dans les voiles.
Enfin les murs des rez-de-chaussés, premiers, sixièmes et dixièmes étages des deux immeubles ont été perforées de plus de 3.000 trous dans lesquels les artificiers ont logés les explosifs.
Pour "aider" les 15 étages à saffaisser sur eux-mêmes lors de limplosion, es câbles ont été installés sur les pignons des bâtiments. Enfin, un grillage et une toile synthétique enveloppant les bâtiment a permis de contenir le "foudroyage" des murs et déviter les projections.
Par mesure de sécurité, 3.727 habitants du quartier avaient quitté leur logement dans un périmètre de 200 mètres autour des deux barres, dès 7H00 du matin. L'opération s'est déroulée sous surveillance policière étroite.
En tout, 1.400 personnes dont 800 enfants vivant dans ces deux barres, ont été relogées en trois ans et demi dans la ville, dont 90% à La Courneuve.
"Ces barres vont libérer 4,5 hectares et des immeubles de 5-6 étages et des pavillons y seront reconstruits afin que les habitants vivent plus décemment. Cette architecture n'était pas bonne, on y entassait des gens sans trop de considération", a de son côté déclaré à la presse Gilles Poux, maire (PCF) de la ville.
La démolition des barres Ravel et Presov - dont le coût total est de 6 millions deuros - sinscrit dans le projet titanesque de réaménagement des quartiers ouest de la ville. Ce fameux quartier des "4000", en référence au grand ensemble de 4000 logements, avait été construit au début des années soixante par la ville de Paris, pour y loger des ouvriers parisiens, des mal-logés et des rapatriés dAlgérie. Mais le bâti, comme le concept, ne résiste pas au temps.
Dès le début des années 80, La Courneuve défini un projet de réaménagement global de ses quartiers sensibles. Cest ainsi quen 1986, la "Tour Debussy" avait été démolie dans ce même quartier des 4000», suivie en 2000 du bâtiment "Renoir".
Aujourdhui, le projet de la municipalité sintègre dans le Grand Projet de Ville (GPV) initié depuis 1996.
Depuis la mise en chantier du GPV, deux programmes majeurs ont été lancés : la réhabilitation du centre urbain de La Tour, dont la démolition de la barre Renoir avait été lévénement central, est qui est actuellement en voie dachèvement ; et la réhabilitation du quartier des Clos où se situaient les tours Ravel et Presov.
Le projet de rénovation du nouveau quartier des Clos a été confié au cabinet durbanisme et darchitecture Paurd-Lvovsky-Hamelin en novembre 2003.
Le tracé au sol des deux bâtiments détruits sera conservé sous la forme de jardins, "en mémoire dune histoire urbaine que La Courneuve ne renie pas" peut-on lire dans le dossier de presse.
Plus globalement, le parti pris daménagement sappuie sur un système de rue simple et lisible, des espaces publics importants et la création de quatre "îlots" accueillant la majorités de logement reconstruits, sous forme de pavillons, logements intermédiaires et petits immeubles.
Plus d'information sur le volet évènementiel de cette opération dans le prochain numéro de ConstruCom (sortie mi juin) : www.construcom.com